Une fois sorti de l'Union européenne, le Royaume-Uni ne sera plus contraint de vendre le foie gras produit sur le continent. Politiques et associations de défense des animaux montent au créneau.
Voici une victime collatérale du Brexit que l'on attendait pas. Selon le journal Times, le foie gras pourrait bien ne plus être servi dans les diners de Londres, ni même être acheté dans les supermarchés du Royaume-Uni. Une spécialité culinaire bien française, qui n'est produite nulle-part outre-Manche, et dont le mode de production – le gavage de force des volatiles – heurte les convictions de nombreux défenseurs des droits des animaux et responsables politiques anglais.
Pour l'heure, le foie gras a droit de cité au Royaume-Uni, en vertu des règles qui organisent les échanges commerciaux au sein du marché unique de l'Union européenne (UE). Mais une fois que le pays aura définitivement divorcé avec l'UE, quel sort sera réservé au célèbre plat, associé aux fêtes de fin d'année ? Selon le ministre de l'Agriculture britannique, George Eustice, qui répondait à une question écrite transmise par le Parlement, « si une production (de foie gras) devait arriver (au Royaume-Uni), l'Agence pour la santé des animaux et des plantes serait chargée d'enquêter et de recommander d'éventuelles contraventions en rapport avec les lois britanniques sur le bien-être animal ».
« La pression va augmenter »
Si aucune décision n'est encore prise, des sources citées par le Times préviennent que la pression de la part des adversaires du foie gras « va probablement augmenter une fois que la Grande-Bretagne sera sortie de l'UE ».
Un potentiel pas en avant, donc, salué par le député Henry Smith, pour qui « l'une des conséquences positives du Brexit sera que nous pourrons avoir de meilleurs standards pour le bien-être animal ». Pour Elisa Allen, la directrice de l'association de défense des animaux Peta, « le gouvernement doit s'engager à proscrire la production en interdisant la vente » de foie gras dans tout le pays.