Après deux élections législatives et dix mois de paralysie, l'Espagne va pouvoir se doter d'un gouvernement. Mais celui-ci, minoritaire, devra composer avec un Parlement hostile et fragmenté.
L'impasse politique dans laquelle s'était engagée l'Espagne semble toucher à sa fin. Samedi 29 octobre, le Parlement espagnol a enfin accordé sa confiance au premier ministre conservateur, déjà au pouvoir depuis 2011, Mariano Rajoy. Après lui avoir refusé la confiance jeudi, en guise d'avertissement, les députés ont la lui ont accordé à 170 voix contre 111 et 68 abstentions. C'est le groupe socialiste qui a permis ce déblocage institutionnel, la majorité de ses membres se réfugiant dans l'abstention afin d'éviter la perspective de troisièmes élections législatives en moins d'un an.
Mais le chef du gouvernement aura fort à faire. Minoritaire, il devra composer avec un Parlement qui lui reste hostile. En l'absence de majorité absolue, toutes les lois et tous les amendements devront être âprement discutés avec l'opposition. Un gage d'instabilité pour les mois et années à venir.
Protestations dans la rue
La nomination de Mariano Rajoy, pour quatre ans, à la tête du gouvernement espagnol, divise tant la société que les milieux politiques. Ainsi, seize députés du Parti socialiste ont refusé de suivre les consignes de vote imposées par leur formation, et se sont prononcés contre l'investiture de Rajoy.
Malgré les appels à la sérénité du nouveau chef du gouvernement, plusieurs milliers de manifestants espagnols sont descendus dans la rue afin de protester contre son investiture. Ils dénoncent notamment la formation d'un nouveau gouvernement par un parti politique, le PP, largement éclaboussé par les affaires de corruption.