En Pologne, 925 euros pour les femmes qui n’avorteraient pas d’un futur enfant handicapé

La mesure est une réponse des conservateurs au retrait d'une précédente loi, interdisant totalement l'avortement, contre laquelle des centaines de milliers de Polonais étaient descendus dans la rue.
Le gouvernement polonais n'entend pas lâcher la pression sur l'avortement. Alors que des centaines de milliers de Polonaises, vêtues de noir, étaient descendues en octobre dans la rue, pendant plusieurs semaines, pour protester contre une loi interdisant l'avortement en Pologne, contraignant le PiS (le parti politique Justice et Liberté) à reculer, le gouvernement revient à l'attaque.
Les Polonaises étaient, en quelque sorte, prévenues. Le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, avait ainsi déclaré que « nous nous efforcerons de faire en sorte que même dans les grossesses qui sont très difficiles, que l'enfant est sûr de mourir, qu'il est déformé, les femmes puissent lui donner naissance afin qu'il soit baptisé, enterré et qu'il ait un nom ».
Un véto présidentiel peu probable
La loi, votée le 4 novembre, prévoit donc que les femmes enceintes d'enfants handicapés recevront la somme de 925 euros si elles décident de ne pas avorter. A l'heure actuelle, cette situation est l'une des trois seules retenues par les lois polonaises pour autoriser l'avortement. Les deux autres sont les cas de viol ou d'inceste, et si la vie de la future mère est en danger. Conséquence de ce droit à l'avortement parmi les plus restrictifs d'Europe, seuls 2 000 IVG légales sont pratiquées par an dans le pays, alors que les IVG clandestines sont estimées à plus de 100 000.
Les associations féministes polonaises sont vent debout contre cette nouvelle disposition. Seul le président de la Pologne, Andrzej Duda, pourrait y opposer son veto. Une éventualité peu probable.