Si les représentants des partis de gouvernement ont fait part de leur prudence, ceux des partis populistes européens se sont félicités de la victoire de Donald Trump.
C'est un passage obligé en matière diplomatique. Après chaque élection, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays du monde se doivent de féliciter le vainqueur, et souvent leur futur voisin de table lors des sommets internationaux. Mais la victoire surprise de Donald Trump a poussé les dirigeants européens à davantage de mesure que d'habitude. Ainsi de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a rappelé au président élu que « l’Allemagne et les Etats-Unis sont liés par des valeurs, la démocratie, la liberté, le respect du droit, de la dignité de l’homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de ses convictions politiques. C’est sur la base de ces valeurs que je propose une coopération étroite au futur président ». Des félicitations en forme d'avertissement, donc.
En France, François Hollande a estimé que l'élection de Donald Trump « ouvre une période d'incertitude », alors que son ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s'est inquiété du devenir de l'accord de Paris sur le climat, signé lors de la Cop21. Si le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a félicité son futur homologue, Beppe Grillo, le charismatique leader du « mouvement Cinq étoiles », a fait part de son effarement : « c'est fou. C'est la déflagration de l'époque », a-t-il écrit. Enfin, la haute représentante de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères a déclaré que l'UE « va continuer à travailler » avec les Etats-Unis.
L'extrême droite européenne à la fête
Du côté des partis populistes européens, l'heure n'était pas à la demi-mesure ni à la prudence. La française Marine Le Pen a été l'une des premières personnalités politiques hexagonales à féliciter Donald Trump. Même son de cloche en Hongrie, où le premier ministre, Viktor Orban, a salué « une grande nouvelle », ou aux Pays-Bas, où le leader du Parti pour la liberté, Geert Wilders, a félicité le candidat républicain pour sa « victoire historique ». Enfin, Nigel Farage, qui a dirigé la campagne victorieuse de l'UKIP en faveur du Brexit, a adressé « toutes (ses) félicitations (à la) campagne courageuse » menée par Donald Trump.