Les ressortissants des pays tiers, qui n'ont pas besoin de visa, devraient bientôt devoir s'enregistrer en ligne avant de pénétrer dans l'espace Schengen. Une mesure destinée à lutter contre le terrorisme et l'immigration illégale, selon la Commission européenne.
5 euros. Si le projet Etias, acronyme (en anglais) du Plan d'autorisation et d'information sur les voyages en Europe, voit le jour, c'est la somme dont devront s’acquitter les ressortissants des pays ne faisant pas partie de l'espace Schengen de libre circulation. Présenté par la Commission européenne le mercredi 16 novembre, le dispositif ne sera pas un nouveau visa, mais un simple formulaire d'autorisation à remplir, en ligne, avant de monter dans un avion à destination de l'Europe. Il sera valable cinq ans. Seuls les passagers majeurs seront déboursés de 5 euros.
Les informations contenues dans le formulaire (identité et étapes du voyage) seront ensuite comparées à celles contenues dans les différentes bases de données européennes, comme les fichiers antiterroristes, ceux d'Interpol ou d'Europol, ou encore ceux du système d'information Schengen. Si un profil suspect est détecté, l'agence des gardes-frontières européenne conduira un examen en détail du dossier. Les douaniers et gardes-frontières nationaux auront le dernier mot sur l'admission de la personne en question dans l'espace Schengen.
Pas avant 2020
Pour le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, il s'agira d'un dispositif « facile, rapide, peu coûteux et efficace » – dont la mise en œuvre devrait, néanmoins, revenir à plus de 210 millions d'euros. Dans le meilleur des cas, sa mise en service ne devrait pas être effective avant 2020, le temps de résoudre les nombreuses difficultés techniques inhérentes au projet.
Un projet qui doit encore passer devant le Parlement européen avant d'être validé. Il pourrait également servir de monnaie d'échange dans les négociations sur le Brexit britannique. Les millions de touristes du Royaume-Uni pourraient, par exemple, être exemptés du paiement des 5 euros, si leur gouvernement consent à quelques concessions.