Dans un contexte dominé par la progression des populismes en Europe et aux Etats-Unis, l'extrême-droite n'a pas réussi à ravir la présidence autrichienne. Mais elle se projette déjà vers les élections législatives. En Europe, c'est le soulagement qui s'exprime.
Après les victoires du Brexit et de Donald Trump, l'élection présidentielle autrichienne était scrutée avec attention. Avec 53,6% des projections à la sortie des urnes, c'est l'ancien dirigeant des Verts autrichiens, Alexander Van der Bellen, qui a donc remporté le scrutin. Il était opposé à Norbert Hofer, le vice-président du parlement et cadre du Parti de la liberté (FPÖ).
Contrairement à ce qui s'était passé lors du premier scrutin, en mai dernier, le parti d'extrême-droite a reconnu sa défaite. « Je souhaite féliciter M. Van der Bellen pour ce succès », a ainsi déclaré le secrétaire général du FPÖ. Les résultats du second tour de l'élection présidentielle de mai 2016 avaient été annulés, à la suite d'un recours déposé par le FPÖ, en raison d'irrégularités procédurales.
Soulagement en Europe
Dans les chancelleries européennes, c'était le soulagement qui dominait après cette défaite de l'extrême-droite autrichienne. « Le peuple autrichien a fait le choix de l'Europe et de l'ouverture », a déclaré François Hollande. Pour le président du Parlement européen, Martin Schulz, les Autrichiens ont envoyé un « clair message pro-européen » en choisissant Alexander Van der Bellen.
Bien que ses fonctions soient surtout protocolaires, le futur président autrichien a dû donner des gages à la droite du pays et muscler son discours pour espérer l'emporter. Alexander Van der Bellen a ainsi promis la « tolérance zéro » en matière de sécurité et une restriction du droit d'asile pour les migrants économiques.
L'extrême-droite, quant à elle, a déjà les législatives de 2018 en vue. Et, à terme, la Chancellerie.