« Un moment historique » : c'est par ces mots que la première ministre britannique a déclenché, mercredi 29 mars, la procédure menant à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. La presse anglaise est partagée sur les conséquences du Brexit.
Après avoir signé, mardi soir, la lettre de notification du Brexit, Theresa May a voulu afficher sa confiance dans l’avenir du pays dont elle a la charge. C’est un « moment historique sans retour en arrière possible », a déclaré la première ministre britannique, appelant ses concitoyens au « rassemblement » : « c’est maintenant le moment pour nous de nous rassembler et de travailler au meilleur accord possible ».
La lettre officialisant le Brexit a été remise mercredi par l’ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne (UE) au président du Conseil européen, Donald Tusk. Elle ouvre une période de deux ans de négociations autour des conditions de sortie du pays de l’UE.
La presse britannique divisée
Les tabloïds anglais, traditionnellement europhobes, se sont réjouis de la sortie prochaine de l’UE. A l’image du Sun, dont la une de mercredi titrait : « Il est enfin arrivé…le jour le plus important de l’histoire moderne du Royaume-Uni. Aujourd’hui Theresa May va officiellement dire à l’UE : nous partons ». Et le journal de se justifier : « En tant que journal qui a toujours critiqué les dérives de l’UE, qui a aidé la Grande-Bretagne à rester en dehors du désastre de l’euro et qui a férocement fait campagne pour sortir de l’UE, le Sun est bien sûr ravi ».
Un enthousiasme que ne partage pas le Guardian, selon qui le Brexit va « affaiblir les 27 Etats membres restant et risque d’embarquer ce pays dans une décennie au moins d’instabilité », mettant en garde ses lecteurs contre le « chemin périlleux et incertain » sur lequel s’engage le Royaume-Uni.