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Are you really fluent in english, Mr President ?

vendredi, 31 mars, 2017 - 09:58

A part Emmanuel Macron, les candidats à la présidentielle ne pratiquent pas un anglais de haut niveau. Tout comme les derniers présidents de la république. Mais, ailleurs en Europe, les chefs de gouvernement ne font pas forcément mieux…

 

Pauvre France ! se désolait en janvier Marine Le Pen en dénonçant le fait qu’Emmanuel Macron avait prononcé son discours de Berlin sur l’Europe en anglais.

Pourtant, très loin d’être un handicap, la capacité de s’exprimer couramment dans la langue de Shakespeare est jugée primordiale par 90% de jeunes français étudiant l’anglais, selon un sondage de l’académie d’anglais en ligne ABA English. Ils en font même un critère de choix pour l’élection présidentielle.

Il ressort du sondage ABA English que, pour 69% des sondés, Emmanuel Macron est le candidat parlant le mieux anglais. Il distance à cet égard largement François Fillon (16%) et écrase tous les autres qui sont à moins de 5%.

De fait, le candidat d’En Marche est parfaitement « fluent in english », notamment parce que l’on ne saurait passer deux années dans une grande banque d’affaire sans posséder parfaitement cette langue.

François Fillon quant à lui semble la parler correctement – peut-être du fait de son épouse galloise – mais son accent est pourtant « typically french ». Pour ce qui est des autres candidats, s’ils comprennent la langue, il semblent à tout le moins la parler de façon assez scolaire…

Le niveau médiocre des chefs d’Etat français

Il faut reconnaître que nos présidents successifs n’ont guère brillé jusque-là par la fluidité de leur anglais ce qui, dans les relations diplomatiques internationales de haut niveau, peut constituer un handicap.

Tous les récents titulaires de la fonction se sont montrés fort mal à l’aise avec l’anglais même s’ils le comprenaient convenablement. Nicolas Sarkozy avait un accent épouvantable et émaillait ses prises de parole de gallicismes fréquents.

François Hollande semble un peu plus à l’aise mais son accent est très médiocre et ses failles de vocabulaire nombreuses. On se souvient de sa conversation avec un responsable aéronautique de la Silicon Valley en 2014 qu’il interrogeait sur sa « special fusée »…

« Sorry po’ mon franseille … »

Pour autant, les chefs d’Etat français ne sont pas la risée de l’Europe, les Européens ayant tendance à considérer que la maladresse de nos compatriotes en langues fait un peu partie de leur charme.

Et puis, il faut dire que les autres responsables européens ne brillent pas forcément non plus. A commencer bien sûr par nos voisins anglais.

Si Tony Blair pouvait s’exprimer assez correctement en français – de même que la Reine d’Angleterre d’ailleurs – ce n’était pas le cas de David Cameron qui pouvait seulement se « débrouiller ».

Quant à l’actuelle occupante du 10, Downing Street, Theresa May, il semble que son français ne dépasse pas le niveau scolaire et ne lui permette en aucun cas de mener des discussions officielles dans la langue de Molière.

Pour en revenir à l’anglais, on constate sans surprise que les responsables scandinaves n’ont pas de difficulté dans cette langue. Mais si le premier ministre danois Lars Rasmussen et son homologue suédois Stefan Löfven la parlent couramment, ils ne sont pas pour autant bilingues, M. Löfven ne pouvant même guère cacher ses origines suédoises.

« You are true… »

En revanche, on sera surpris d’apprendre qu’aux Pays-Bas, où l’anglais est bien parlé par une grande partie de la population, le premier ministre Marc Rutte est moqué pour son parler anglais parfois maladroit.

On a ainsi beaucoup plaisanté sur un « you are true » au lieu de « you’r right » lancé à un journaliste anglophone. De plus, son accent est médiocre. Cela dit, son prédécesseur Pieter Balkenende parlait bien plus mal. Ce n’est guère mieux chez nos amis belges où le premier ministre francophone Charles Michel parle bien le flamand mais très médiocrement l’anglais.

Merkel s’en sort bien

La chancelière Angela Merkel parle correctement anglais mais elle n’est pas totalement à l’aise dans cette langue. D’ailleurs, lorsqu’elle rencontre Vladimir Poutine, ils se parlent allemand, langue que le président russe maitrise très bien.

Poutine est en outre plus à l’aise en anglais que la chancelière. Mais notons quand même que cette dernière, qui a passé sa jeunesse en Allemagne de l’Est, parle également russe. Enfin, Merkel parle un peu français, ce qui lui permet d’échanger quelques mots en direct avec François Hollande.

Donc, la chancelière ne démérite pas en langues étrangères. Rien à voir toutefois avec son futur concurrent social-démocrate Martin Schulz qui, lui, maitrise très bien l’anglais, le français, le néerlandais, l’espagnol et l’italien.

Renzi brocardé

Au sud de l’Europe, ce n’est pas brillant. En Italie, Mario Monti, ancien commissaire européen, maitrisait il est vrai très bien l’anglais et le français. Mais Silvio Berlusconi, pourtant homme d’affaire, parlait un anglais et un français laborieux.

Reste le pire en la matière : Matteo Renzi, le pourtant jeune et dynamique réformateur du pays. Un anglais lent, émaillé d’italianisme lui a valu beaucoup de moqueries, notamment parce que son visage se déformait littéralement sous l’effort quand il s’efforçait de le parler. En outre, son français était très médiocre.

Son successeur Paolo Gentiloni, l’actuel président du conseil et ancien ministre des affaires étrangères, est heureusement nettement plus à l’aise.

Le bonnet d’âne pour Rajoy

Malgré des cours réguliers, l’anglais de Mariano Rajoy est très primaire au point qu’il apparaît évident que sa compréhension est limitée. Impossible donc pour lui de mener une conversation officielle en anglais.

En outre, il parle très péniblement le français – ce qui est assez rare à ce niveau en Espagne – et pas mieux l’italien. Au point que ce handicap est un sujet de dérision outre-Pyrénées.

Finalement, les dirigeants français ne sont pas forcément les plus mauvais en Europe au niveau des langues. Et si Emmanuel Macron devait être élu président, la France pourrait s’enorgueillir d’un chef de l’Etat parfaitement anglophone. Ce serait une vraie première !


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