Les questions européennes ont constitué une large part du débat télévisé qui opposait, hier soir, les onze candidats à l'élection présidentielle. Florilège de déclarations, des plus eurosceptiques aux plus favorables à l'UE.
Lors du « grand débat » organisé hier entre les onze candidats à l’élection présidentielle, ceux-ci ont pu faire valoir leurs points de vue respectifs sur l’Europe. Sans surprise, avec huit candidats eurosceptiques sur onze, l’Union européenne (UE) s’est vue sévèrement critiquée.
A commencer par François Asselineau, dont le programme fait la part belle au « Frexit », la sortie de la France de l’UE : « Tous les candidats ne vous disent pas la vérité, a-t-il déclaré. Tous les traités européens nous cadenassent dans une politique économique et sociale qui écrase les Français ». « La construction européenne, c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock, on ne peut jamais s’en débarrasser », a-t-il encore tonné.
Un discours repris par un autre « petit » candidat, Jacques Cheminade, selon qui l’Europe est « une courroie de transmission des marchés ». Nicolas Dupont-Aignan, quant à lui, a reproché à François Fillon d’avoir « bafoué le vote des Français » sur le Traité constitutionnel en 2005 en faisant voter le Traité de Lisbonne. Ce à quoi l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a répondu : « Je vous rappelle qu’il y a eu une élection présidentielle en 2007, cet engagement avait été pris à cette occasion, le peuple s’est prononcé ».
Marine Le Pen, enfin, a souhaité mettre en place un referendum sur la sortie de l’UE : « Je veux que nous retrouvions des armes dans la mondialisation ».
Seul Macron dit avoir « l’Europe au coeur »
Le candidat de la « France insoumise », Jean-Luc Mélenchon, souhaite quant à lui renégocier les traités : « Jamais personne n’a dit à madame Merkel : »nous ne sommes pas d’accord avec ce que vous proposez » », a-t-il estimé. De son côté, Benoit Hamon « continue à faire le pari de la construction européenne », sans se résoudre à « l’austérité allemande ».
« Ces discours sur l’Europe, c’est de la diversion !, a répondu la candidate de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud. Dans les entreprises, ce n’est pas l’Europe qui pousse les grands groupes à écraser les petites entreprises ».
Seul le candidat d’En Marche !, Emmanuel Macron, a confessé avoir « l’Europe au coeur », mais « pas l’Europe naïve ».