Le ministre des Finances luxembourgeois a écrit une longue lettre adressée à l'ONG Oxfam, qui avait précédemment publié un rapport classant le Grand Duché dans la liste des paradis fiscaux.
Fâché. C’est peu de dire que le dernier rapport de l’ONG Oxfam a déplu au Luxembourg. Dans un rapport publié le 27 mars, l’ONG révélait en effet qu’une vingtaine de très grandes banques européennes, dont au moins cinq établissements français, réalisaient plus d’un quart (26%) de leurs bénéfices dans les paradis fiscaux. Selon Oxfam, ces mêmes banques réaliseraient pas moins de 4,5 milliards de bénéfices au Luxembourg.
« Je suis en profond désaccord avec votre rapport, en particulier en ce qui concerne ses évaluations au Luxembourg » a répondu, par écrit, le ministre des Finances du Grand Duché, le 7 avril dernier. Pierre Gramegna a adressé sa missive directement au président de l’ONG, Juan Alberto Fuentes.
Le Luxembourg pour le partage d’informations fiscales
« A la lecture de ce rapport, il apparaît que la méthodologie retenue par l’ONG, tout comme les conclusions qu’elle tire de son analyse, doivent être remises en questions », poursuit le ministre luxembourgeois. Le Luxembourg, explique Pierre Gramegna, ne pratique ni « régimes spéciaux pour les non-résidents » – « ceux-ci son traités de la même manière que les résidents » -, ni « taux d’imposition spécialement faibles pour les entreprises ou les particuliers ».
Le ministre du Luxembourg rappelle enfin que depuis 2014, le pays « préconise vivement l’échange d’informations fiscales » avec les autres Etats. Et que le scandale des « LuxLeaks » a poussé l’Europe à faire le ménage dans la pratique des « rescrits », ces accords fiscaux passés avec les grandes multinationales et qui leur permettent de diminuer sensiblement leurs impôts. Pas sûr cependant que ces protestations de bonne foi suffisent à convaincre ceux qui accusent le Luxembourg d’être un paradis fiscal…