Les températures hivernales pourraient augmenter de 7°C au cours du XXIe siècle en Laponie norvégienne.
Coup de chaud dans le grand Nord. Alors que les températures hivernales pourraient augmenter de 7°C à 8°C au cours du XXIe siècle, les rennes de Laponie norvégienne souffrent de plus en plus. En raison du réchauffement climatique, le climat continental, avec des hivers froids et secs, laisse la place à un climat côtier, occasionnant des températures plus douces et davantage de précipitations.
Cette alternance de gel et de redoux, de neige et de pluie forme une couche de glace solide sur le sol, isolant les 146 000 rennes que compte la région du plateau de Finnmark de leur nourriture. Les animaux ont plus difficilement accès aux mousses et lichens qui se trouvent sous la glace et doivent être nourris avec du fourrage. Des conflits entre éleveurs surviennent également autour des zones de pâture.
L’Arctique de plus en plus accessible
Le réchauffement climatique rend aussi les longues transhumances entre pâturages d’été et d’hiver plus difficiles. La glace, moins solide et plus imprévisible, peut céder sous le passage des troupeaux de rennes. En 2009, près de 300 rennes appartenant au même troupeau se sont ainsi noyés en tentant de traverser la glace.
« Les rennes vivent avec des variations climatiques depuis toujours et ont appris à s’adapter à la nature », tente de se rassurer Anders Oskal, le directeur du Centre international pour l’élevage de rennes. Avant de mettre en garde : « L’Arctique devient de plus en plus accessible à mesure qu’il se réchauffe, ce qui entraîne une explosion d’activités humaines » préjudiciables à l’élevage.