A la veille de la journée de la liberté de la presse, le 3 mai, le Conseil de l'Europe a dressé un panorama sombre de l'indépendance des médias européens de service public.
« La situation sur le terrain est préoccupante », écrit le commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Niels Muiznieks, dans une note publiée mardi 2 mai, la veille de la journée de la liberté de la presse. « Un nombre croissant d’alertes concernent des ingérences politiques dans la ligne éditoriale de radiodiffuseurs publics, une protection législative insuffisante contre les influences politiques ou l’absence des ressources budgétaires nécessaires pour garantir l’indépendance des radiodiffuseurs publics », explique le commissaire.
Et Niels Muiznieks de citer les nominations politiques à la tête de chaînes de télévision publiques, les changements de personnels précipités dans les médias de service public en Croatie, la réforme des médias en Pologne ou encore les pressions exercées par un parti politique sur le conseil de surveillance du diffuseur public en Ukraine.
Les fake news pointées du doigt
« L’indépendance est essentielle », soutient le commissaire. Pour ce faire, les médias du service public doivent aussi pouvoir compter sur un « financement stable et suffisant ».
Niels Muiznieks consacre également une partie de sa note aux « fake news » : « Le problème de la désinformation ne sera pas résolu en soumettant les contenus à des restrictions ou en procédant à des blocages arbitraires, mais en veillant à ce que la population ait accès à des informations exactes et impartiales, mises à disposition par des radiodiffuseurs publics en qui elle ait confiance », écrit-il. A bon entendeur…