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Europe : les compteurs communicants au service de la transition énergétique

jeudi, 8 juin, 2017 - 15:40

Donald Trump annonce son retrait de l’accord de Paris ? Qu’à cela ne tienne, la majeure partie des pays du monde avancent quant à eux vers la transition énergétique. Et en Europe, la préservation de l’environnement semble passer par les nouvelles technologies, et notamment les compteurs communicants comme Linky.

 

« La transition énergétique mondiale est en marche ! » C’est en tout cas ce qu’affirmait le World Wide Fund (WWF) lors du sommet du G20 2016 à Hanzhou, en Chine. L’association de protection de l’environnement se félicitait alors du bond spectaculaire de la part des énergies renouvelables dans la totalité des nouvelles capacités de production d’électricité installées dans le monde. En effet, d’après les chiffres de l’Agence Internationale de l’Energie, « les renouvelables ont représenté 90 % de la nouvelle génération d’électricité en 2015 ».

Et c’est loin d’être la seule bonne nouvelle en matière de transition énergétique : WWF a également profité de l’occasion pour souligner la chute des coûts des technologies solaires (– 80 % depuis 2009), le développement des investissements mondiaux dans l’électricité et les carburants renouvelables (+ 5 % en 2015 par rapport à 2014), la croissance « impressionnante » du marché des obligations vertes (à 118 milliards USD à la mi-2016 contre zéro en 2007), ainsi que l’augmentation du nombre d’emplois créés dans le secteur des renouvelables (+ 5 % en 2015).

On l’aura compris, la transition énergétique est bel et bien amorcée, et ce un peu partout dans le monde. L’Hexagone ne déroge pas à la règle : la loi du 17 août 2015, relative à la transition énergétique pour la croissance verte, fixe les objectifs à atteindre, à moyen et long terme, en ce qui concerne la production et la consommation d’énergie renouvelable.

La France en route vers la transition énergétique

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie devra ainsi s’établir à 32 % d’ici 2030 et devra atteindre les 40 % en ce qui concerne la production d’électricité. La loi de transition énergétique prévoit également une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 (par rapport à 1990), ainsi qu’une réduction de 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025 (contre 75 % en 2014).

Pour atteindre ces objectifs ambitieux, pouvoirs publics et industriels redoublent d’efforts et multiplient les initiatives. C’est notamment pour cette raison qu’Enedis (anciennement ErDF) déploie, depuis 2015, sur tout le territoire français, son nouveau compteur communicant : Linky. L’objectif du compteur est de faciliter la réalisation d’économies d’énergie tout en favorisant l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau.

Mais Enedis n’entend pas s’arrêter là et compte bien faire de son nouveau compteur le « pivot » de l’autoconsommation, une pratique de plus en plus répandue et qui consiste à consommer tout ou partie de l’énergie que l’on produit. Ainsi, grâce à Linky, Enedis propose depuis 2016 une solution de raccordement « autoconsommation individuelle » et envisage une solution industrielle de partage de données qui permettra « l’autoconsommation collective » d’ici fin 2018.

Avec Linky, la France se met ainsi au diapason européen : l’installation de compteurs communicants a déjà été lancée dans plus de 20 pays du continent. La Suède, qui entretient le rêve ambitieux d’être le premier État continental du monde à véritablement se passer du pétrole, l’Italie et la Finlande ont déjà terminé le déploiement de ces nouveaux compteurs depuis 2009, 2011 et 2013.

D’autres champions européens des renouvelables avancent dans la même direction et encourage la transition vers des villes et territoires intelligents. La Norvège par exemple, pays dont le mix électrique repose à 98 % sur les renouvelables et dont l’ensemble des habitants devrait être équipé de compteurs communicants d’ici 2018, a notamment estimé que la technologie de comptage évolué était « un facilitateur pour un marché de l’électricité plus efficace, une maîtrise de la consommation d’électricité et une bonne gestion du système électrique ».

Prochaine étape, les réseaux intelligents

Les consommateurs européens sont de plus en plus familiarisés avec les compteurs communicants, mais ces derniers ne sont qu’un premier pas. En effet, de nombreux pays ambitionnent déjà de mettre en place des réseaux utilisant les technologies du numérique afin d’optimiser l’efficacité de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie : les fameuses « smart grids ».

En intégrant au réseau électrique existant des technologies de l’information et de la communication (NTIC), les « smart grids » permettront de réduire les coûts associés à la production et à la distribution d’électricité, augmenter l’efficacité énergétique de l’ensemble du réseau, lisser les pics de production énergétique, améliorer la flexibilité du réseau en équilibrant l’offre et la demande en électricité et enfin, améliorer la fiabilité du réseau.

Les innovations technologiques jouent et joueront un rôle prépondérant dans la préservation de l’environnement. Et c’est en grande partie pour cette raison que la majorité des pays européens installent des compteurs communicants et encouragent la mise en place de réseaux intelligents.

 

Martin Pellerin


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