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Législatives allemandes : Angela Merkel la roublarde entre en campagne

mardi, 4 juillet, 2017 - 06:14

La chancelière allemande, qui présentait hier le programme des conservateurs pour les législatives de septembre prochain, promet notamment "la prospérité et la sécurité pour tous". Mais au-delà des formules choc, celle qui brigue un quatrième mandat semble gérer son entrée en campagne d'une main de maitre.

C’est donc officiel. Angela Merkel briguera bien un quatrième mandat de chancelière le 24 septembre prochain, date à laquelle se tiennent en Allemagne les élections législatives. Elle présentait hier le programme de son parti, la CDU (Union chrétienne-démocrate), ainsi que celui de son « frère » bavarois, la CSU. Au menu, notamment : un allègement fiscal (impôt sur le revenu) à hauteur de 15 milliards d’euros par an pour les classes moyennes, une sécurité intérieure revue à la hausse et un coup de pouce aux familles.

Dans le jargon d’Angela Merkel et des membres de la CDU, il s’agit d’apporter aux Allemands « la prospérité et la sécurité pour tous », grâce au plein-emploi – dont le retour est programmé pour 2025 – et, logiquement, au recul du chômage sous la barre des 3 % – au lieu de 5,5 % aujourd’hui. « C’est un programme qui doit unir le pays au lieu de le diviser » selon la chancelière, qui souhaite « que la situation [des] concitoyens soit meilleure à la fin de la législature qu’aujourd’hui. »

Les conservateurs, qui étaient les derniers parmi les grands partis à présenter, hier à Berlin, leur programme électoral, n’ont donc pas fait les choses à moitié. Il faut dire que les signaux de l’économie d’outre-Rhin sont tous au vert ou presque. La première économie européenne jouit d’une croissance stable à 1,7 % du PIB, bien soutenue par la consommation des ménages et le commerce, alors que, pour la troisième année consécutive, le pays a affiché un excédent budgétaire et a vu sa dette publique reculer (68 % du PIB).

15 points d’avance dans les sondages 

Outre les mesures économiques, en tête desquelles figurent tout de même la suppression par étapes de leur « contribution sociale généralisée » ainsi que la promesse de ne pas réformer les retraites d’ici 2030, les conservateurs entendent construire 1,5 million de nouveaux logements d’ici 2019 et développer massivement leur réseau numérique. Le tout pour un budget à hauteur de 40 milliards d’euros, sans toucher à l’équilibre des finances publiques, érigé en principe fondamental depuis plusieurs années.

Résultat : Angela Merkel, qui entend miser sur son bilan autant que sur un programme audacieux, caracole en tête des sondages avec 15 points d’avance sur son principal rival, le Parti social-démocrate (SPD) de Martin Schulz. Celui-ci promet également une diminution de l’impôt sur le revenu de 15 milliards d’euros pour les classes moyennes et, à l’inverse, souhaite augmenter la taxation des plus riches, ce qui lui permettrait d’augmenter la dépense publique pour investir et relancer la croissance.

Si la route jusqu’au scrutin est encore longue, impossible de nier qu’Angela Merkel gère son entrée en campagne d’une main de maitre. Comment ? En coupant l’herbe sous le pied à ses principaux adversaires. Tout d’abord, en précipitant le vote sur le mariage homosexuel – adopté – au Bundestag, la semaine dernière, la chancelière a privé la gauche d’un des ses thèmes forts de la campagne, tout en ayant voté « contre » une avancée sociale qui faisait couiner dans son camp. Ensuite, Mme Merkel a inscrit sa campagne sous le signe du « nationalisme éclairé », afin là aussi de prendre de court les eurosceptiques de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) sur sa droite. En route pour un quatrième mandat ?


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