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Le Luxembourg fait son entrée dans l’industrie du « New space »

vendredi, 14 juillet, 2017 - 07:44

Le Grand-Duché a adopté, jeudi 13 juillet, une loi autorisant les entreprises à explorer et exploiter les ressources spatiales, comme les hydrocarbures, les métaux ou encore l'eau. Il intègre ainsi le cercle restreint des pays ayant fait le choix de cette industrie du "Nouvel espace", pas toujours bien perçue.

« La nouvelle frontière du 21ème siècle » s’apprêterait-elle à tomber ? Le Luxembourg a voté, hier, une loi autorisant ses entreprises à explorer et utiliser les ressources de l’espace, qui pourront donc s’approprier les hydrocarbures, métaux et autres formes d’eau qui se trouvent au-dessus de nos têtes, et ce pour les rapporter sur la terre ferme ou bien les utiliser carrément dans l’espace, afin de construire des bases d’où pourrait partir une exploration spatiale plus lointaine.

« Avec le cadre juridique que le Parlement vote aujourd’hui, le Grand-Duché fera un pas majeur supplémentaire pour se positionner comme pôle européen en matière d’exploration et d’utilisation commerciales des ressources spatiales » a déclaré le ministre luxembourgeois de l’Economie, Etienne Schneider. « Le Luxembourg devient ainsi le premier pays européen à mettre en place une législation conforme au droit international et qui donne aux opérateurs privés des assurances quant à la propriété des ressources qu’ils extraient dans l’espace ».

« Démocratiser l’accès à l’espace et investir dans ce nouvel eldorado »

Cette industrie du « New space », censée doper la croissance économique et offrir de nouveaux horizons à l’exploration spatiale, est indissociable des – et permises par les – avancées technologiques de ces dernières années, aux Etats-Unis surtout, premier pays à avoir adopté un tel cadre juridique. « Fini le temps où l’accès à l’espace était réservé aux grandes nations spatiales, comme l’ex-URSS ou les Etats-Unis » estimait en 2016 le Centre national d’études spatiales (CNES). « Aujourd’hui, des entrepreneurs, très riches, veulent aussi conquérir l’espace. Les Américains Elon Musk, à la tête de Space X, et Jeff Bezos et sa société Blue Origin, ou encore le Britannique Richard Branson, dirigeant de Virgin Galactic, sont les acteurs les plus emblématiques du New space. »

Cette nouvelle industrie, pour le centre français, est « un mouvement [qui] regroupe aujourd’hui plus de 1 000 entreprises, de taille plus ou moins importante, principalement implantées aux Etats-Unis. Leur but : démocratiser l’accès à l’espace et investir dans ce nouvel eldorado ». Si la conquête spatiale est loin d’être une idée nouvelle – elle serait même un peu usitée -, investir ce « marché de l’espace », en proposant du tourisme spatial par exemple, est une ambition assez jeune. Notamment parce que l’état des technologies ne permettait pas, il y a quelques décennies voire années, de réaliser ce pari fou.

« Forts de l’expérience acquise par les agences depuis 50 ans, ces nouveaux acteurs sont capables aujourd’hui de construire des fusées, des satellites et autres engins pour investir les orbites basses, c’est-à-dire l’espace proche, jusqu’à 2 000 km d’altitude environ » note le CNES. Des progrès technologiques qui permettent de rêver à des projets assez réalistes, comme fournir un accès à Internet pour tous, partout et peu cher, grâce à un millier de satellites qui couvriraient toute la planète.

Au Luxembourg, quatre entreprises du secteur spatial se sont déjà installées ; les Américaines Deep Space Industries et Planetary Resources – dont l’Etat est devenu actionnaire à hauteur de 25 millions d’euros -, la Japonaise iSpace et la société germano-luxembourgeoise Blue Horizon. Si le souhait du Grand-Duché, qui est de diversifier son économie – tournée vers la finance surtout -, est louable, pas sûr toutefois qu’il soit bien reçu à Bruxelles. Certains Etats membres sont clairement contre l’exploration et l’exploitation, surtout, des ressources spatiales, perçue comme un nouveau moyen de gaspiller.


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