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Le nombre de mariages au plus bas en France et en Europe du sud

mercredi, 19 juillet, 2017 - 12:46

Le taux de nuptialité en France est descendu à 3,5 pour 1000 habitants en 2016. Seules l’Italie et le Portugal enregistrent moins de mariage en Europe. L’institution matrimoniale résiste beaucoup mieux en Europe du nord et au Royaume-Uni.

Alors que l’Allemagne devenait, le 30 juin dernier, le douzième pays de l’Union européenne à instaurer le mariage entre personnes du même sexe, nous sommes entrés avec l’été, dans la saison propice à la célébration de cette union matrimoniale.

C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution récente du mariage en France et de la comparer avec ce qui se passe dans les autres pays européens.

France : 65.000 mariages de moins qu’en 2000

Après un ultime sursaut à la fin des années 90, le nombre de mariages ne cesse de baisser en France. Il était de 305.000 pour l’année 2000, de 274.000 en 2006, de 246.000 en 2012 et il est tombé à 235.000 en 2016 en incluant 7.000 mariages prononcés pour des personnes du même sexe.

Parallèlement, l’âge de ceux qui convolent pour la première fois en justes noces augmente inexorablement: il est aujourd’hui de 32 ans et demi pour les hommes et de 31 ans pour les femmes. Il y a vingt ans, ces chiffres étaient respectivement de 29 ans et demi et de 27 ans.

Bref, on se marie moins et plus tard mais il faut noter que le pacte civil de solidarité instauré en 1999 ne cesse, lui, de progresser : 72.000 en 2006 et près de 190.000 en 2015. Il y aura bientôt quasiment autant de Pacs que de mariages en France. Rappelons que le Pacs est un contrat conclu entre 2 personnes majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune.

Un déclin fréquent en Europe mais pas général

Sur très longue période, le nombre de mariage a partout diminué en Europe et l’âge du mariage a augmenté de façon spectaculaire. Pour ne citer que la France, 72% des femmes âgées de 25 ans étaient mariées en 1950, elles ne sont plus que 14% !

Mais la tendance est plus nuancée si l’on se contente d’observer les quinze dernières années. Dans une majorité de pays (17), le taux de nuptialité qui mesure le nombre de mariages dans l’année pour 1000 habitants a diminué mais, dans quatre autres pays, il est resté stable ou quasiment depuis l’an 2000 et il a même augmenté dans sept Etats.

Italie, Espagne, Portugal : une baisse prononcée

On aurait naturellement tendance à penser que le mariage se défend bien dans les pays du sud à forte tradition catholique. Il n’en est rien. En réalité, on ne se marie plus beaucoup et de moins en moins dans ces pays.

En 2000, le taux de nuptialité allait de 5 en Italie, comme en France, à 6,2 au Portugal. Quinze plus tard, ce taux est revenu à 3,5 en France mais il est à peine plus élevé en Espagne (3,6) et il est plus bas en Italie (3,2) et au Portugal (3,1). Ces quatre pays présentent désormais les taux de nuptialité les plus bas d’Europe avec la Belgique.

Certains croient pouvoir hasarder une explication : dans les pays de forte imprégnation catholique, on se mariait essentiellement à l’église et la chute de la pratique religieuse a directement impacté le recours au mariage.

Cela dit, si le pourcentage de mariages religieux est tombé à 28% en France et même 22% en Espagne , il reste élevé – à 55% – en Italie, sans doute parce que chez nos voisins transalpins le mariage religieux vaut encore de nos jours mariage civil.

Et puis, à l’inverse, deux pays très catholiques voient le mariage bien résister. Il s’agit de l’Irlande, avec un taux de nuptialité de 4,8% et surtout de Malte où ce taux est même passé en quinze ans de 6,7 à 7% !

Allemagne et Royaume-Uni : le mariage résiste

Le mariage garde la cote en Allemagne. Si le nombre d’unions libres augmente régulièrement, la norme en Allemagne reste le couple marié. Le nombre de mariages est en effet quasiment stable depuis 15 ans avec 4,9 mariages pour 1000 habitants en 2015 contre 5,1 en l’an 2000. Il y a 400.000 mariages par an en Allemagne contre 235.000 en France.

On ne saurait établir une corrélation entre cet engouement pour les noces et la pratique religieuse puisque le taux de mariages religieux est à peine plus élevé en Allemagne qu’en France.

Dans une moindre mesure qu’en Allemagne, le mariage résiste également assez bien au Royaume-Uni. Dans ce pays, le taux de nuptialité n’a diminué entre 2000 et 2014 que de 5,2 à 4,4.

Partout, des noces plus tardives

Dans toute l’Europe l’âge moyen du premier mariage s’élève. Pour les hommes, il est de 33 ans en France mais il est plus encore élevé dans les pays du sud : 34,2 ans en Italie et près de 35 en Espagne.

Mais le record en la matière est détenu par les hommes suédois qui ne se marient qu’à 36 ans passés. Cela n’empêche qu’en Suède, le mariage est très en vogue puisqu’il concernait 5,3 personnes sur 1000 en 2015 contre 4,5 en 2000.

Beaucoup de divorces au nord de l’Europe

La Suède justement est, comme les autres pays scandinaves et les pays baltes, l’un des sept pays européens où le nombre de divorces pour 1000 habitants dépasse 2,5. Ce que les statisticiens appellent le taux de divorcialité est en revanche inférieur à 1,5 dans des pays où la religion reste prégnante comme la Slovénie, Malte, la Grèce, l’Irlande ou l’Italie.

Le reste des pays se situe donc entre un taux de 1,5 et un taux de 2,5 pour 1000, la France réalisant moins de 1,9 pour 1000, à peu près au même niveau que les Anglais ou les Allemands mais à un niveau moindre que les Espagnols ou les Belges.

Partout, mais tout particulièrement en France, le taux des divorces est en baisse, ce qui est logique puisque les mariés sont en général moins nombreux et, surtout, ils se marient plus tardivement.

La France, championne des enfants nés hors mariage

Les naissances hors mariage ne représentent moins de 30% du total des naissances qu’en Italie, en Pologne et surtout en Grèce où l’on est sous la barre des 10%. Mais il y a en la matière d’assez fortes disparités.

En 2014, on ne comptait que 35% de naissances hors mariage en Allemagne. En Espagne, ce taux dépassait 42%, il atteignait 49% au Portugal et aux Pays-Bas. Et puis ce sont plus d’une naissance sur deux hors mariage que l’on observe en Scandinavie et en Belgique.

Quant à la France, elle est la championne d’Europe des naissances hors mariage puisqu’il y en avait 58,5% en 2014 et quasiment 60% en 2016 !

Finalement, la France apparaît très distanciée de l’institution du mariage. Si elle n’est en Europe que le troisième pays où l’on se marie le moins, le nombre records des naissances hors mariage montre que cette institution est totalement désacralisée et que l’opinion publique ne discrimine plus du tout les couples non-mariés des couples mariés.

En outre, malgré les débats extrêmement passionnés qui ont entouré l’adoption du mariage pour tous en 2013, force est de constater que les 7000 mariages entre homosexuels prononcés en 2016 ne permettent aucunement d’affirmer que les gays ont remis au goût du jour l’institution matrimoniale en France !


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