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« La Grèce a les moyens de mettre fin à l’austérité »

vendredi, 28 juillet, 2017 - 07:05

Le 25 juillet dernier, la Grèce faisait son grand retour sur les marchés financiers, où elle a émis pour la première fois depuis sept ans des obligations à hauteur de trois milliards d'euros. Un signe encourageant, pour Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, qui estime que le pays peut sortir de l'austérité d'ici quelque temps.

Cela ressemble à une petite victoire. Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, parle même d’un « succès absolu ». Le 25 juillet dernier, la Grèce a fait son retour sur les marchés financiers, en empruntant 3 milliards d’euros à cinq ans, avec des taux légèrement plus faibles que lors de sa précédente tentative, en 2014 : à 4,63 % contre 4,95 %. La preuve que les investisseurs ont augmenté leur confiance dans l’économie du pays et la capacité du gouvernement à conduire jusqu’au bout les réformes nécessaires pour sortir Athènes de la crise.

Assommé par des années d’austérité, le pays avait besoin d’un signe fort à envoyer, non seulement aux investisseurs, mais surtout à ses créanciers internationaux, qui maintenaient la pression sur ses dirigeants pour qu’ils accélèrent les réformes. Pour Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, qui a salué « une amélioration spectaculaire » de la situation, ce succès doit permettre de préparer le retour complet de la Grèce sur les marchés financiers d’ici fin août 2018.

C’est à cette époque que prendra fin le troisième plan d’aide piloté par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permet actuellement au pays d’emprunter à bas coûts. Ce n’est que lorsqu’elle arrêtera de bénéficier de ces prêts avantageux que la Grèce devra impérativement atterrir sur les marchés ; c’est pourquoi elle a prévu encore un ou deux tests avant la fin du plan d’aide. Selon le ministre grec des finances, Euclide Tsakalotos, « une deuxième et une troisième émission » devraient ainsi avoir lieu avant l’an prochain.

Infléchissement

Pour le Fonds monétaire internationale (FMI) – qui fait partie, avec la Banque centrale européenne (BCE) et le MES, des créanciers de la Grèce -, reste à résoudre cependant la question de la soutenabilité de la dette grecque, déjà ancienne. Le 15 juin dernier, à Luxembourg, alors que les pays de la zone euro se réunissaient pour débloquer une nouvelle aide financière pour Athènes, l’institution présidée par la Française Christine Lagarde avait en effet montré quelque réticence à verser une partie du troisième plan d’aide à la Grèce – d’un montant total de 86 milliards d’euros. Le problème, pour le FMI : une dette qui culmine à 180 % du PIB grec.

Mais l’Allemagne, qui, jusqu’à présent, semblait opposée à des mesures d’allègement de la dette grecque, a accepté le principe d’une possible restructuration de celle-ci d’ici l’an prochain. Un infléchissement également adopté, semble-t-il, par le FMI, qui a annoncé sa participation au programme d’aide sous condition ; les agences de notation Moody’s et SP Global Ratings, également, ont relevé la note du pays, qui est sorti de la procédure de déficit excessif de l’Union européenne (UE).

Athènes pourrait ainsi bientôt voir la charge de sa dette allégée, le montant qu’elle a à réemprunter chaque année sur les marchés réduit et la confiance des investisseurs restaurée. Le retour du pays sur les marchés financiers, le 25 juillet dernier, lui a en tout cas permis d’alléger de près de 2 milliards d’euros les échéances financières prévues en 2019. Et, à condition de conclure le troisième plan d’aide « avec sérieux », Pierre Moscovici estime que « la Grèce a les moyens actuellement de fermer le long chapitre de l’austérité ».


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