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Energies renouvelables : de fortes disparités entre Etats membres

lundi, 7 août, 2017 - 06:37

Afin de lutter contre le réchauffement climatique, Bruxelles souhaite notamment que les énergies renouvelables représentent 20 % de la consommation totale d'énergie d'ici 2020 au sein de l'UE. Et alors que de fortes disparités existent d'une politique nationale à l'autre, chez les Etats membres, l'Union de l'énergie se met - tout doucement - en place.

« Aujourd’hui, l’Union européenne a traduit les ambitions climatiques en action pour le climat » estimait Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, au sujet de la ratification par l’UE de l’Accord de Paris, le 4 octobre 2016. Accord qui, selon lui, « est sans précédent et […] n’aurait pas été possible sans l’UE », engagée depuis des années dans la lutte énergétique mondiale. Mais où en est-on réellement ?

D’ici 2020, les Etats membres ont conjointement fixé comme objectif – contraignant depuis 2009 – d’atteindre 20 % d’énergies renouvelables dans leur consommation totale d’énergie. La croissance des sources énergétiques propres – comme l’hydraulique, l’éolien, le solaire et la biomasse – permettra, d’une part, de diminuer le recours aux énergies carbones et, donc, d’atténuer d’autre part les rejets gazeux dans l’atmosphère, responsables du réchauffement climatique.

Sauf qu’en 2015, l’énergie verte représentait « seulement » 17 % de la consommation finale brute d’énergie de l’UE. Avec, cependant, quelques disparités selon les pays, qui se sont également fixés, hors cadre européen, des objectifs contraignants à atteindre. Et c’est la Suède, avec 53,9 % d’énergie renouvelable dans sa consommation finale, qui est le plus vertueux des Etats membres – le royaume a même dépassé son objectif de près de 5 %. En 2014, elle affichait même une production électrique quasiment entièrement décarbonée, avec 41,6 % d’hydraulique, 42,2 % de nucléaire, 7,3 % d’éolien et 6 % de biomasse.

De l’autre côté, les Pays-Bas tiennent le rôle du mauvais élève européen, avec seulement 5,8 % d’énergies renouvelables dans leur consommation finale d’énergie en 2015 – pour un objectif fixé à 14 %. L’année précédente, son secteur électrique, par exemple, était en très grande partie alimenté par les énergies fossiles – charbon, gaz naturel et pétrole -, à hauteur de 83 %.

Union de l’énergie

Mais le royaume orange n’est pas le seul à occuper les dernières places européennes. Avec lui, le Royaume-Uni, l’Irlande et la France sont assez éloignés de leurs objectifs, de 6,8 % pour les deux premiers et de près de 8 % pour l’Hexagone. Qui, d’ici 2020, s’est engagé à compter 23 % d’énergies vertes dans sa consommation totale ; en 2015, la France atteignait 14,9 % alors qu’elle aurait dû atteindre 17 % pour être en phase avec son objectif de 23 %.

Outre la Suède, dix autres pays ont dores et déjà atteint leurs objectifs, comme la Croatie et la Roumanie, quand la Lettonie, l’Autriche et le Portugal, qui se sont pourtant fixés des objectifs élevés – près de 30 % d’énergies renouvelables -, sont en passe de les atteindre. Une bonne nouvelle pour la politique climatique européenne, qui, à partir de 2020, se munira d’un nouvel objectif contraignant inscrit dans le Cadre pour le climat et l’énergie à l’horizon 2030 : au moins 27 % d’énergies vertes dans la consommation énergétique de l’UE.

Celui-ci accompagnera d’autres priorités climatiques, comme la réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre européennes et de 30 % de la consommation d’énergie au sein de l’UE. Pour y parvenir : davantage d’efficacité énergétique et des politiques d’économie d’énergie dynamiques, possibles uniquement si une véritable Union de l’énergie est mise en place. Véritable serpent de mer depuis des années, celle-ci a été annoncée en 2015 mais tarde à être effective.

Pourtant, son rôle et son importance sont indiscutables. « La future Union européenne de l’énergie permettra à l’Europe de disposer d’une énergie sûre, abordable et respectueuse du climat » d’après la Commission européenne. « L’utilisation plus rationnelle de l’énergie et la lutte contre le changement climatique vont stimuler la création d’emplois et la croissance » ; elles représentent, selon Bruxelles, « un investissement dans l’avenir de l’Europe ». Et l’avenir se prépare au présent. Maintenant, donc.

 


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