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Le nombre de morts pourrait bondir en Europe à cause du réchauffement climatique

jeudi, 10 août, 2017 - 06:28

Les vagues de chaleur, inondations, tempêtes et autres phénomènes extrêmes pourraient faire 152 000 morts par an en Europe d’ici à la fin du siècle, contre environ 3 000 par an actuellement. Et ceci essentiellement à cause du réchauffement climatique, selon une étude récente.

Avec AFP.

Si les Européens se pensaient épargnés par le réchauffement climatique, c’est raté. Selon des chercheurs du Centre commun de recherche de la Commission européenne, environ deux habitants sur trois pourraient être exposés tous les ans à des vagues de chaleur, inondations, tempêtes et autres phénomènes extrêmes d’ici à 2100, contre 5 % durant la période 1981-2010. En d’autres termes, deux Européens sur trois pourraient mourir, être blessés, malades, perdre leur habitation ou subir des effets indirects – comme un stress après l’événement – à cause du réchauffement climatique.

« Si le réchauffement climatique n’est pas contenu d’urgence et si des mesures d’adaptation appropriées ne sont pas prises, environ 350 millions d’Européens pourraient être exposés tous les ans à des phénomènes climatiques extrêmes dangereux d’ici à la fin du siècle », soulignent-ils.

Les scientifiques ont étudié les effet des sept catastrophes météorologiques les plus meurtrières que sont les vagues de chaleur, vagues de froid, incendies, sécheresses, inondations fluviales et maritimes et tempêtes, dans les 28 pays de l’Union européenne (UE), plus la Suisse, la Norvège et l’Islande.
Ils ont par ailleurs analysé 2 300 catastrophes survenues durant la période 1981-2010 pour estimer la vulnérabilité des populations à chacun de ces phénomènes. Des données qu’ils ont combinées à des projections concernant l’évolution du changement climatique, la croissance et les migrations des populations.

Les résultats « pourraient être surestimés »

Résultat : les vagues de chaleur seront le phénomène le plus meurtrier, provoquant 99 % des décès liés aux événements extrêmes, d’après les chercheurs. Le nombre de morts qu’elles entraîneront pourrait même « augmenter de manière exponentielle », grimpant de 2 700 à 151 500 par an – soit une hausse de plus de 5 400 %. Les morts dues aux inondations sur les côtes augmenteraient elles aussi de manière importante (+3 780 %), atteignant 233 morts tous les ans à la fin du siècle contre six seulement en 1981-2010. Les hausses sont moindres pour les incendies (+138 %), les inondations fluviales (+54 %), les tempêtes (+20 %).

Du fait du réchauffement, le nombre de morts à cause des vagues de froid va baisser fortement, sans pour autant compenser ces hausses, soulignent les chercheurs. L’augmentation du nombre de morts est due pour 90 % au réchauffement climatique et 10 % seulement à l’augmentation de la population, à l’urbanisation et aux migrations dans des zones exposées aux risques, estiment-ils. Et, entre le Nord et le Sud, c’est le second qui sera le plus touché en Europe, avec un nombre de morts grimpant à 700 par million de personnes tous les ans à la fin du siècle, contre 11 au début.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont pris en compte des émissions de gaz à effet de serre plaçant la planète sur la trajectoire d’une hausse de la température mondiale de 3°C d’ici à 2100 par rapport à 1990. Pour mémoire, la communauté internationale s’est engagée en 2015, à travers l’Accord de Paris, à limiter le réchauffement à 2°C par rapport à son niveau de la période pré-industrielle. Ce qu’ils n’ont en revanche pas pris en considération, c’est l’amélioration des politiques menées par les pays pour réduire l’impact de ces phénomènes – si amélioration il y a un jour. Ce qui fait dire à Jae Young et Ho Kim, de l’Université nationale de Séoul (Corée du Sud), que leurs résultats « pourraient être surestimés ». On le souhaite.


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