Par La Rédaction
Hier s'est achevé le troisième round des discussions sur le Brexit entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Si Londres refuse toujours de communiquer le montant de la facture dont elle devra s'acquitter pour sortir des Vingt-Huit, la question de l'"exit bill" est loin d'être la seule à résoudre.
« Nous n’avons enregistré aucune avancée sur les sujets décisifs. » Au sortir de la troisième session de discussions sur le Brexit, hier, Michel Barnier a eu du mal à cacher sa déception. « Au rythme actuel, nous sommes très loin de constater des progrès suffisants pour recommander aux Etats membres de passer à la deuxième phase des discussions », celle des relations futures entre Bruxelles et Londres.
Pourtant, le temps est compté : en mars 2019, quoi qu’il arrive, le Royaume-Uni ne fera plus partie de l’Union européenne (UE). Et les deux parties, qui viennent d’entrer dans le dur des négociations avec cette troisième session, ont jusqu’au mois d’octobre 2018 pour boucler leurs discussions, afin de laisser le temps aux 27 d’étudier le dossier.
Londres renâcle notamment à fournir à Bruxelles le montant précis de la facture du Brexit – la somme dont elle devra s’acquitter pour solder ses obligations financières. Tout simplement parce que, selon la capitale anglaise, il n’y a pas d' »exit bill ». « Les Britanniques disent qu’ils ne veulent pas payer plus qu’ils ne doivent au budget de l’UE avant le jour du Brexit » a indiqué M. Barnier. « Mais les contribuables des 27 ne doivent pas payer pour les obligations prises à 28, ce ne serait pas juste. »
De son côté, David Davis, le ministre britannique chargé du Brexit, refuse de payer pour des engagements européen prix hors du strict cadre du budget pluriannuel, comme les programmes « Horizon 2020 » de financement de la recherche ou les fonds propres de la Banque européenne d’investissement, rapporte le « Monde ». Ces derniers feraient monter la facture à 60 voire 100 milliards d’euros, alors que Londres, selon la presse britannique, tablerait plutôt sur 40 milliards d’euros maximum.
Outre la facture du Brexit, le Royaume-Uni doit apporter des précisions sur l’avenir des citoyens européens vivant sur son sol et celui des Britanniques résidant ailleurs dans l’UE. Bruxelles souhaite que ces derniers continuent de jouir de leurs droits actuel après mars 2019.
C’est également la question de la frontière entre les deux Irlande qui devra être réglée d’ici moins de deux ans. L’Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, sortira de l’UE en même temps que Londres – alors que la majorité des Nord-Irlandais est contre le Brexit – tandis que la République d’Irlande conservera son statut d’Etat membre. Et certains craignent que le retour de la frontière soit également le retour des tensions – nationalistes, religieuses – entre les deux pays, pourtant enterrées depuis plusieurs années.