Siège du Parti socialiste depuis 1980, l'hôtel particulier du 10, rue de Solférino, dans le très cossu 7ème arrondissement de Paris, est mis en vente pour un prix compris entre 40 et 70 millions d'euros. Le trésorier du parti à la rose a tout de même annoncé qu'il se donnait le droit de "refuser tel ou tel acquéreur".
C’était le siège historique du Parti socialiste, installé rue de Solférino dans le VIIe arrondissement parisien depuis 1980. Le Parti socialiste a pris la « décision de principe de mettre en vente » son siège de la rue de Solférino à Paris, pour des raisons financières et symboliques, a annoncé son trésorier Jean-François Debat mardi soir. Le PS a été contraint de prendre cette décision alors que sa déroute électorale aux législatives signifie un manque à gagner d’une centaine de millions d’euros sur cinq ans, a-t-il précisé.
En faisant ce choix, le PS « prend la décision de consacrer à l’avenir la partie la plus importante de son budget » (d’environ huit millions d’euros par an) « à son action politique, et non pas à se maintenir à Solférino ». « C’est aussi une occasion et un choix de refonder notre action ailleurs. Bien sûr, nous sommes tous attachés (…) au siège du Parti socialiste. Mais on nous a suffisamment dit après les échéances présidentielles et législatives que ce n’était pas seulement une défaite, mais que c’était la fin d’une époque, la fin d’une ère (…) qu’il faut aussi admettre que cette refondation peut se faire ailleurs qu’ici », a-t-il ajouté.
Le parti, qui compte désormais 31 députés contre 284 lors de la précédente législature, recevait environ 25 millions d’euros d’argent public tous les ans sur le dernier quinquennat – soit plus de 40 % de ses recettes. La dotation s’élève aujourd’hui à quelque 7 millions d’euros et les finances du pari ne lui permette pas d’emprunter auprès des banques.
Les futurs anciens propriétaires n’ont pas souhaité afficher de prix de vente – pour qu’un potentiel acheteur puisse éventuellement proposer un montant supérieur à leurs attentes ? L’hôtel particulier de la rue de Solférino a tout de même été évalué, ces derniers mois, entre 40 et 70 millions d’euros. Et la vente devrait résulter d’un appel d’offres, comprenant des clauses garantissant que l’hôtel ne tombera pas entre n’importe quelles mains. « Nous sommes un parti politique national, qui était aux affaires il y a cinq mois, confie M. Debat. Nous nous mettrons en situation de pouvoir refuser tel ou tel acquéreur. »
Avec AFP