Le dernier rapport publié par l'Agence européenne de l'environnement révèle l'étendue de l'urgence. Les particules fines sont, à elles seules, responsables de plus de 400 000 décès par an.
Quand le simple fait de respirer devient mortel… L’Agence européenne de l’environnement (AEE) vient de rendre son dernier rapport, intitulé Qualité de l’air en Europe 2017, et il est accablant. Selon les experts de l’Agence, plus de 500 000 décès prématurés, c’est-à-dire intervenus avant l’âge de 65 ans, seraient dus à l’exposition à la pollution atmosphérique.
En cause, « le transport routier, l’agriculture, les centrales électriques, l’industrie et les ménages (qui) sont les principaux émetteurs de polluants atmosphériques en Europe ». Si le bilan est meilleur que le précédent, selon lequel 550 000 personnes étaient mortes prématurément à cause de la pollution, « les fortes concentrations de pollution atmosphérique continuent d’avoir d’importantes répercussions sur la santé des Européens, avec les matières particulaires (PM), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone troposphérique (O3) les polluants les plus nocifs », insiste l’AEE. Les particules fines, à elles seules, « continuent de provoquer le décès de plus de 400 000 Européens chaque année ».
Près de 46 000 décès en France
C’est en Allemagne que la mauvaise qualité de l’air tue le plus de personnes (81 160 décès), suivie de l’Italie (79 820) et du Royaume-Uni (52 240). En France, la pollution atmosphérique est responsable de 45 840 décès par an.
« En tant que société, nous ne devrions pas accepter le coût de la pollution atmosphérique », a estimé le directeur de l’AEE, Hans Bruyninckx. « En prenant des décisions audacieuses et en investissant intelligemment dans des modes de transports, une énergie et une agriculture plus propres, nous pouvons nous attaquer au problème de la pollution tout en améliorant notre qualité de vie ».