Le Parlement grec a adopté mardi 10 octobre une loi permettant de changer d'identité de genre, dès 15 ans, et ce sans intervention ou examen médical.
Une avancée majeure en Europe, dans un pays à la réputation plutôt conservatrice. Les députés grecs ont adopté, le 10 octobre, une des lois les plus progressistes de l’Union européenne, en autorisant le changement de sexe à partir de 15 ans. Les citoyens grecs pourront désormais demander à faire changer la mention « masculin » ou « féminin » sur leur état civil, et ce sans recourir à une intervention chirurgicale ou à un examen médical ou psychiatrique.
Le débat a été houleux en Grèce, et n’a pas manqué d’alimenter la polémique entre, d’un côté, le gouvernement de gauche emmené par Syriza et, de l’autre, l’opposition de droite portée par le parti conservateur Nouvelle Démocratie et l’Eglise orthodoxe grecque.
Ce n’est pas tant la démarche que l’âge minimal pour la remplir qui a cristallisé les tensions, l’opposition de droite souhaitant que celui-ci soit porté à 18 ans minimum. En vain.
« Une victoire sur les forces obscures »
Les associations de défense des personnes transgenres ont salué l’adoption de la nouvelle loi, de même que l’ONG Amnesty International, qui a salué un « pas historique » contre les « opérations chirurgicales indignes ».
« C’est une victoire sur les forces obscures », a de son côté titré le quotidien grec de gauche Efimerida Ton Syntakton, « même si ce choix a mis en évidence des divisions au sein de la majorité gouvernementale ». Le texte a été voté par 148 députés sur 285 présents.