Pologne : des dizaines de milliers de manifestants nationalistes descendent dans la rue

A l'appel de l'extrême-droite, quelque 60 000 personnes ont profité de la traditionnelle Fête de l'indépendance polonaise, samedi 12 novembre, pour manifester au son de slogans comme « La Pologne pure, la Pologne blanche ». Le gouvernement conservateur a refusé de condamner le rassemblement.
« Nous voulons Dieu » : c’était le mot d’ordre officiel de cette manifestation organisée, samedi dernier, par l’extrême-droite polonaise. 60 000 personnes ont répondu à l’appel et défilé dans les rues de la capitale, Varsovie, alors que se tenaient les traditionnelles célébrations de la Fête de l’indépendance polonaise.
Créée en 2009, cette « Marsz Niepodleglosci » est depuis devenue l’un des principaux rassemblements fascistes et nationalistes sur le Vieux continent. Elle attire de nombreux Polonais et Européens qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans les idées portées par l’extrême-droite. Un certain nombre de manifestants avaient choisi de défilé masqués et habillés de noir, tout en brandissant des drapeaux polonais et en criant des slogans appelant à la violence et à la xénophobie : « La Pologne pure, la Pologne blanche », « Foutez le camp avec vos réfugiés » ou encore « A coups de marteau, à coups de faucille, battre la racaille rouge ». L’un des orateurs prenant la parole a affirmé que « la culture chrétienne est supérieure à la culture islamique ».
Le président polonais refuse de condamner
Le gouvernement polonais, critiqué pour sa dérive autoritaire, a choisi de ne pas condamner le rassemblement. « Le plus important est l’attachement à notre patrie, à notre peuple, a commenté le président polonais, Andrzej Duda. Cela devrait se placer au-dessus de tout : de nos divisions idéologiques, de nos différents opinions politiques ». Une attitude qui n’est pas sans rappeler celle de Donald Trump, le président américain ayant choisi, après le drame de Charlottesville cet été, de dénoncer la violence « des deux côtés », c’est-à-dire des manifestants suprémacistes blancs et des contre-manifestants antifascistes. Une jeune femme avait été tuée par la voiture d’un suprémaciste fonçant dans la foule.
Les partis d’opposition et groupes antifascistes ont également organisé des manifestations le même jour, sans parvenir à mobiliser autant de monde que leurs adversaires.