Si la Chancelière a bien remporté les dernières élections législatives, sa formation politique a réalisé son pire score depuis 1949. De nouvelles élections pourraient avoir lieu, contraignant Angela Merkel, au pouvoir depuis douze ans, à une sortie par la petite porte.
Après un mois d’efforts, l’échec. La Chancelière allemande, Angela Merkel, n’a pas réussi à trouver un accord de gouvernement entre son parti, la CDU-CSU, les libéraux et les écologistes. Dimanche 19 novembre, celle qui est au pouvoir depuis 2005 a « déploré » l’échec des négociations qui se tenaient depuis les dernières élections législatives, remportées en septembre par le parti conservateur – mais avec le pire score (33%) réalisé depuis 1949. Ce scrutin avait par ailleurs signé le retour de l’extrême-droite au Bundestag.
Les libéraux ont quitté la table des négociations dimanche soir, après des semaines de tractations infructueuses. « Il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner », a notamment déclaré le président du parti. Les négociations ont achoppé sur la question sensible de l’immigration, alors que l’Allemagne avait accueilli, au plus fort de la crise syrienne, un million de migrants sur son territoire. L’environnement a également semblé constituer une pomme de discorde insurpassable entre les écologistes et les autres formations politiques.
Vers de nouvelles élections ?
Après douze ans de pouvoir, celle que les Allemands surnomme « Mutti » apparaît donc dans une position de faiblesse inédite. Si la Chancelière, qui a affirmé « tout faire pour que ce pays soit bien dirigé au cours des semaines difficiles à venir », dirige bien un gouvernement transitoire depuis les élections, celui-ci se cantonne à la gestion des affaires courantes, et ne peut prendre aucune initiative majeure.
Angela Merkel peut toutefois poursuivre ses efforts en vue de former une coalition, voire tenter de convaincre les sociaux-démocrates du SPD de gouverner à nouveau avec elle. En cas d’échec, de nouvelles élections pourraient se tenir en 2018, et contraindre celle qui incarnait l’Allemagne depuis de longues années à passer le flambeau.