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Incroyable mais vrai : l’Europe autorise la pêche électrique

mercredi, 22 novembre, 2017 - 15:35

Alors que les océans se vident de leurs poissons, les députés européens n'ont rien trouvé de mieux que d'autoriser la pêche électrique, une méthode barbare contribuant à la désertification des fonds marins.

Et dire que certains se demandent encore à quoi sert l’Europe… Lors des repas de fêtes de fin d’année qui arrivent bientôt, voilà un argument qui devrait en boucher un coin aux plus eurosceptiques de vos cousins. Les députés de la commission « pêche » du Parlement européen – cela ne s’invente pas – viennent en effet, ce mardi 21 novembre, de voter, par 23 voix contre 3, en faveur du rétablissement de la pêche électrique. Un véritable plébiscite pour la planète « bleue »…

Interdite depuis 1998 par l’Union européenne (UE), cette pratique très controversée a également été bannie par la Chine ou les Etats-Unis. Elle consiste, selon l’association de protection des écosystèmes marins Bloom, à « envoyer des décharges dans le sédiment (le sable) afin de capturer plus facilement les poissons plats qui y sont enfouis ». En d’autres termes, cette technique permet aux « pêcheurs » de débusquer les derniers poissons qui auraient échappé à leurs filets, les traquant jusque dans leur seul repaire. Pour l’association Robin des Bois, la pêche électrique se résume à un « taser pour les soles », ce poisson plat étant l’un des plus visés par cette technique.

Transformer « l’océan en désert »

Ce vote, dont on peine à se convaincre de la réalité, est l’oeuvre d’un intense travail de lobbying de la part des Pays-Bas, qui veulent favoriser leur puissance industrie de la pêche. Dans les faits, des dérogations à l’interdiction existaient déjà depuis 2007, autorisant seulement 5% des flottes de chalutiers à perche de chaque Etat membre de l’UE à pratiquer cette pêche, et seulement en Mer du Nord.

Désormais, le seuil de 5% est étendu à tous les « métiers » ou types de pêche, et non plus aux seuls chalutiers à perche, ce qui menace potentiellement d’autres espèces que la sole. Les députés européens ont également supprimé toute limitation pour la Mer du Nord. Leur argument principal laisse songeur : les navires à impulsions électriques consommeraient moins de carburants que les autres. En somme, et à les en croire, c’est pour préserver l’environnement qu’ils se sont prononcés pour passer les derniers poissons vivants à la chaise électrique. Un argument qui ne convainc pas l’association Bloom, selon qui « la technique est très efficace, mais elle transforme l’océan en désert ».

« Aujourd’hui, rappelle l’ONG Greenpeace, au niveau mondial, 80 % des stocks de poissons commerciaux sont soit surexploités soit pleinement exploités. Pour les différentes espèces de thons, le cabillaud, l’espadon et les requins, la situation est encore pire. Il y a trop de bateaux et plus assez de poissons ». Pas selon les députés européens, apparemment.


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