Pour lutter contre les agressions sexuelles dont sont souvent victimes les femmes lors des festivals de musique, une Suédoise a eu l'idée de créer un évènement uniquement réservé « aux femmes, aux personnes transsexuelles et non-binaires ».
« Une zone franche où on peut aller, faire la fête, boire des bières sans avoir besoin de regarder derrière son épaule » : voici comment Emma Knyckare, une humoriste suédoise de 30 ans, décrit son idée de festival réservé aux femmes – ainsi qu’aux personnes transsexuelles et non-binaires.
Le festival, baptisé Statement (« déclaration » en français), se tiendra du 31 août au 1er septembre 2018 à Göteberg, dans l’ouest du pays. Il a été financé par une campagne de crowdfunding, l’initiatrice ayant réussi à collecter la jolie somme de 50 000 euros via la plateforme Kickstarter. L’idée est venue à l’esprit de l’humoriste à la suite de l’annulation de l’édition 2018 du plus grand festival de musique en Suède, Bravalla. De nombreuses femmes avaient en effet porté plainte à l’issue de cet événement pour viols et agressions sexuelles. La police suédoise avait ainsi recensé cinq viols et quinze agressions en moins de deux jours.
« Notre souhait est qu’un tel festival ne soit pas nécessaire »
« C’est super-important. La campagne #MeToo l’a montré », ajoute Emma Knyckare. Lancé mi-octobre à la suite de la révélation des agressions perpétrées par le producteur de cinéma américain Harvey Weinstein, le hashtag a depuis été repris plus de 1,7 millions de fois sur Twitter.
L’idée est de « créer un espace sûr pour les femmes, les personnes non-binaires et transsexuelles qui veulent participer à un festival et être en sécurité », explique la jeune femme sur le site Internet du festival. Mais l’évènement n’a pas vocation à s’inscrire dans la durée : « Sur le long terme, notre but est de fermer le Statement Festival, argumente le site. Notre souhait est qu’un tel festival ne soit pas nécessaire. Malheureusement la société continue de prouver le contraire. Nous ne considérons cependant pas ce festival comme la solution à ces problèmes d’agressions sexuelles ».