Dans un récent rapport, le Conseil de l'Europe alerte sur les difficultés croissantes que rencontrent les femmes dans plusieurs pays européens pour accéder à des moyens de contraception, ou encore en matière de droit à l'avortement.
Si le droit à l’avortement est reconnu par 40 des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, cet accès est en recul, selon un rapport du Conseil de l’Europe, publié mardi 5 décembre et intitulé « Santé et droits sexuels et reproductifs des femmes en Europe ». « Cela provoque beaucoup de souffrance, d’épreuves et de l’humiliation », selon Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l’Homme et porteur du rapport.
Le document épingle des pays comme la Russie, l’Irlande du Nord, la Macédoine, l’Arménie ou encore Malte, Monaco et la principauté d’Andorre. Dans le viseur du Conseil de l’Europe, des législations nationales « hautement restrictives » en matière d’accès à l’avortement, autorisé la plupart du temps uniquement en cas de viol ou de risque pour la vie des femmes.
70% des médecins italiens refusent l’avortement
En Pologne, le gouvernement vient par exemple de réintroduire l’obligation d’obtenir une ordonnance pour accéder à un moyen de contraception d’urgence. En Italie, sept médecins sur dix refuseraient de pratiquer l’avortement.
« Les droits sexuels et reproductifs protègent quelques-uns des aspects les plus importants et les plus intimes de nos vies. Garantir ces droits aux femmes est une composante importante des efforts en faveur des droits des femmes et de l’égalité de genre. Étant donné la résurgence des tendances qui cherchent à remettre en question les protections acquises dans ce domaine, nous devons veiller à rester attachés à ces droits, établis au terme d’un long combat. Les États sont tenus d’assurer à toutes les femmes des soins et des services de santé sexuelle et reproductive qui soient accessibles, abordables et de bonne qualité », rappelle le commissaire aux droits de l’Homme.