Les trois partis indépendantistes catalans conservent leur majorité au Parlement régional, à l'issue des élections qui se tenaient hier. S'il s'agit d'un camouflet pour le gouvernement de Mariano Rajoy, la Catalogne apparaît plus divisée que jamais.
Les électeurs catalans, appelés aux urnes une nouvelle fois le jeudi 21 décembre, ont accordé 47,6% de leurs voix aux partis indépendantistes, contre 52% aux partis défendant l’unité de l’Espagne. Mais en raison d’une règle de pondération qui accorde plus de poids aux provinces rurales, c’est bien le camp de l’indépendance qui remporte la victoire, si toutefois les trois partis réussissent à former une coalition. Avec 82% de participation, il s’agit du record historique dans la région.
Les trois partis indépendantistes remportent en effet 70 des 135 élus du Parlement régional. Il s’agit donc d’une énorme défaite pour le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, qui avait réprimé durement le précédent referendum d’autodétermination, le 1er octobre. A l’issue de cette consultation émaillée de violences policières, la région avait été placée sous tutelle et les leaders indépendantistes poursuivis pour « rébellion » et « sédition ».
« L’Etat espagnol a été vaincu »
Carles Puigdemont, réfugié en Belgique, a estimé qu’il s’agissait d’un résultat « que personne ne pouvait discuter » : « l’Etat espagnol a été vaincu. Rajoy et ses alliés ont perdu ». Le leader indépendantiste a demandé à être entendu par les institutions européennes et « à la Commission européenne (…) d’écouter le peuple catalan, et pas seulement l’Etat espagnol ».
De son côté, Mariano Rajoy a refusé cette demande de négociation. « Le gouvernement espagnol offre sa coopération au gouvernement qui sera constitué », a-t-il commenté, estimant que « la personne avec qui je devrais m’asseoir est celle qui a gagné les élections, Mme Arrimadas », la tête de liste du parti unioniste Ciudadanos. L’avenir de la région catalane reste donc plus incertain que jamais, et sa population durablement divisée.