Celui qui incarne l'opposition à l'autocratique président russe, Vladimir Poutine, a appelé au boycott de la prochaine élection présidentielle, compétition de laquelle il a été exclu par le pouvoir.
Le Service européen de l’action extérieure (SAE), l’équivalent du ministère des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), se réveille. Peu connu pour ses prises de positions tranchées, et méconnu de la plupart des Européens eux-mêmes, le SAE semble vouloir profiter des derniers jours de l’année pour se racheter une crédibilité.
Le SAE, dirigé par la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’italienne Federica Mogherini, vient en effet de condamner avec une certaine virulence la mise à l’écart d’Alexeï Navalny de la prochaine élection présidentielle russe, qui se tiendra le 18 mars prochain. Emprisonné trois fois cette année pour avoir organisé des rassemblements interdits par le pouvoir, le principal opposant à Vladimir Poutine a été déclaré inéligible par la commission électorale russe, à la suite d’une condamnation pour une affaire de détournement de fonds.
« Accusations à caractère politique »
Cette décision, indique un communiqué du SAE, « fait planer un sérieux doute sur le pluralisme politique en Russie et sur l’aspect démocratique de l’élection l’an prochain ». « Des accusations à caractère politique ne devraient pas être invoquées contre une participation politique », poursuit le document, rappelant que la Cour européenne des droits de l’homme avait estimé, en 2013, qu’Alexeï Navalny n’avait pas bénéficié d’une procédure équitable.
Les résultats de l’élection russe font peu de doute. Si une vingtaine de candidats sont en lice contre Vladimir Poutine, ce dernier est assuré de conserver son poste. Et de rempiler pour un quatrième mandat à la tête de la Russie.