Les Français sont toujours plus nombreux à s'expatrier, ils partent de plus en plus loin, mais leur protection sociale se dégrade.
Les Français sont toujours plus nombreux à s’expatrier, et pas seulement les jeunes. Ils partent de plus en plus loin, mais leur protection sociale se dégrade. Selon le « Baromètre Expatriés 2018 », un expatrié sur deux n’a pas de couverture retraite au-delà du régime local obligatoire. Et 20% d’entre eux n’ont pas de couverture santé. Près d’un sur deux (47%) n’a pas de couverture prévoyance (pour invalidité, ou veuvage), ce qui présente un grand risque d’appauvrissement, s’ils décident, par exemple, de rentrer en France.
On estime à 1.8 million le nombre de Français inscrits au registre du ministère des Affaires étrangères, sur une population totale d’expatriés évaluée entre 2 et 2.5 millions de personnes par le même ministère. Près de 1 500 expatriés implantés sur les cinq continents ont été interrogés entre le 14 novembre et le 1er décembre 2017.
Une tendance qui accentue la précarité future
Les entreprises prennent de moins en moins en charge la protection sociale de ces salariés. En effet, 85% des salariés sont en « contrat local » (69% avec une entreprise locale, 16% avec une filiale). C’est 3 points de plus en un an et 6 de plus en deux ans. Sans compter qu’une grande partie de ces expatriés sont des indépendants, soit le double d’il y a dix ans.
Certains employeurs rééquilibrent cette situation avec des bonus « couverture sociale », mais cela ne suffit pas à rattraper l’incertitude sur la fin de vie. La question de la cotisation retraite est d’autant plus importante qu’un nombre croissant des Français expatriés (63%) sont installés en dehors de l’Union Européenne et ne bénéficient pas des accords intracommunautaires.