Pour l'instant, les villes de Stuttgart et Düsseldorf sont directement concernées, mais ces interdictions ne pourront pas être imposées avant septembre 2019.
L’Allemagne est encore loin de la fin des voitures diesel polluantes, mais le tribunal administratif fédéral de Leipzig vient de juger que les grandes villes d’outre-Rhin avaient le droit d’en interdire la circulation, ce qui pourrait concerner 12 millions de voitures dans ce pays. Le gouvernement allemand a minimisé la portée de cette décision, qui confirme pourtant une bataille juridique fragilisant la puissante industrie automobile, déjà affectée par des scandales tels que celui de Volkswagen.
Pour l’instant, les villes de Stuttgart et Düsseldorf sont directement concernées, mais ces interdictions ne pourront pas être imposées avant septembre 2019. Les associations écologistes néanmoins sont satisfaites. « La voie est enfin libre pour protéger la santé des gens » a déclaré Niklas Schinerl, porte-parole de Greenpeace. « Chaque ville peut désormais défendre le droit de ses citoyens à l’air pur ».
Une transition lente mais nécessaire
70 villes allemandes présentaient l’an dernier des taux de dioxyde d’azote supérieurs au seuil annuel moyen de 40 microgrammes/m3 édicté par l’Union européenne. Berlin est sous la pression de la Commission européenne, qui menace l’Allemagne de poursuites si elle ne lutte pas plus vigoureusement contre la pollution, provenant notamment de ses usines de charbon.
Quinze millions de véhicules diesel circulent dans le pays, premier marché automobile d’Europe et seulement 2,7 millions d’entre eux seraient équipés de moteurs moins polluants. Après la nouvelle du tribunal, les principaux constructeurs européens ont connu un recul de leur cote boursière.