Un moratoire réduisait depuis 2013 l'utilisation de trois néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame). Il s'agit maintenant de les interdire complètement.
De nombreuses études désignent les néonicotinoïdes comme les principaux responsables de l’effondrement des populations d’insectes pollinisateurs. Depuis les années 90, ils ont appliqués en enrobage des semences lors du semis et se disséminent au-delà des cultures, contaminant l’environnement et les fleurs sauvages.
La Commission européenne propose l’interdiction de trois produits de cette famille et une courte majorité des Etats membres a voté en faveur de leur retrait. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne se sont prononcées en faveur de l’interdiction, quatre pays ont voté contre : le Danemark, la Hongrie, la République tchèque et la Roumanie. Pas moins de neuf pays se sont abstenus, dont la Belgique et le Portugal.
Le lobby agricole n’a pas dit son dernier mot
Le secteur des pesticides et les industriels de la betterave à sucre (une des cultures jusque là épargnée par les premières restrictions) font toujours pression sur l’Autorité européenne de sécurité des aliments, considérée comme conservatrice et proche des intérêts des industriels. Bayer et Syngenta, deux fabricants majeurs de néonicotinoïdes ont fait appel auprès de la Cour de justice européenne.
Mais l’opinion publique est désormais marquée par les révélations tirées d’une étude publiée dans la revue scientifique PLoS One selon laquelle les populations d’insectes ont chuté de près de 80% en moins de trente ans en Europe. En mars dernier, le CNRS et le Muséum national d’histoire naturelle ont alerté sur la disparition d’un tiers des populations d’oiseaux en quinze ans en France. Les pratiques agricoles intensives sont probablement la cause de cette « catastrophe écologique.