Plusieurs pays sont sous le coup de condamnations européennes mais les capitales de Paris, Bruxelles et Madrid contre-attaquent.
Quatre cent mille personnes décèdent chaque année en Europe à cause des niveaux élevés de pollution de l’air et la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) possède le pouvoir d’imposer des amendes importantes en direction des pays qui ne répondent pas à ses injonctions. Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et la Roumanie ont reçu un dernier avertissement en janvier dernier.
Ces six pays ne sont pas parvenus à imposer « des mesures crédibles et efficaces afin de réduire cette pollution aussi vite que possible » selon une déclaration officielle. Par exemple, les niveaux de dioxyde de nitrogène, provenant surtout des véhicules diesel, dépassent les limites autorisées depuis 2010 dans une grande majorité des zones urbaines anglaises. A l’opposé, l’Espagne, la République chèque et la Slovaquie ont depuis instauré des nouvelles mesures saluées par l’Europe.
Une confrontation réciproque
En réponse, Paris, Bruxelles et Madrid, sous le coup de condamnations pour non-respect des normes européennes de qualité de l’air, intentent une action contre la commission européenne, lui reprochant d’avoir cédé aux lobbies automobiles. Suite au Diesel Gate, l’Europe est critiquée après avoir accordé aux constructeurs des délais trop importants pour s’adapter progressivement aux règles RDE en conditions réelles. Anne Hidalgo s’insurge ainsi contre ce qu’elle estime être un « permis de polluer » accordé par l’UE.
Il est à noter que le processus européen concernant les sanctions s’avère si long que les pays menacés par l’Europe pourraient bénéficier de plusieurs années avant que les amendes, portant potentiellement sur des centaines de millions d’euros, soient définitivement imposées.