Ce sentiment d'insécurité dépasse les limites du salariat hexagonal et semble être le reflet d'une attitude plus culturelle qu'économique.
Les salariés français sont moins nombreux à croire à l’avenir de leur entreprise alors qu’ils sont majoritairement confiants dans leurs compétences, à 86% d’entre eux. Le dernier sondage effectué par le cabinet de ressources humaines ADP auprès d’un échantillon de 9000 employés en Europe montre que les Français sont les moins optimistes sur le continent ; la France termine à la dernière place, derrière le Royaume-Uni, l’Italie et loin des Pays-Bas, les mieux classés.
L’étude précédente, celle du cabinet Korn Kerry en 2017, montrait ainsi que seuls 60% des salariés français croyaient au succès de leur entreprise dans les années proches, loin derrière les Espagnols. Le taux de croissance semble être le motif principal de ces doutes. En effet, dans les pays où la croissance accélère comme la Slovénie ou la Roumanie, l’optimiste est plus important.
Les conditions de travail au centre des préoccupations
Les salariés français sont particulièrement sensibles aux dégradations des conditions de travail et des inégalités. Sur une autre étude, près d’un salarié sur deux déclare être confronté, directement ou soit par un proche, à une situation de burn-out ou de manque de reconnaissance de la direction.
Ce pessimisme traverse les catégories sociales. Il est certes plus accentué chez les seniors mais il est bien ancré dans les classes moyennes. Une dernière enquête réalisée par l’Ifop en fin d’année 2017 révélait que 59% des personnes interrogées se disaient pessimistes sur l’avenir de la France.