Les résultats sont attendus pour le 7 octobre alors que le parti social-démocrate (SPD) traverse un trou d'air et que l'Europe lance des avertissements à l'encontre du pays.
On saura bientôt si l’interdiction du mariage gay est inscrite dans la Constitution roumaine alors que les 19 millions d’électeurs du pays sont appelés à se prononcer aujourd’hui et dimanche. Pour l’instant, cet appel à voter ne semble pas avoir attiré beaucoup de monde, pourtant le seuil de 30% des inscrits doit être atteint pour valider le référendum. Mais le verdict pourrait couper l’Europe en deux sur un sujet hautement symbolique.
Le référendum émane d’une « initiative citoyenne » proche de l’Eglise, qui a présenté trois millions de signatures. La majorité sociale-démocrate soutient cette initiative qui est cependant vue par certains comme un écran qui détournerait l’attention populaire des crises intérieures.
Ecran de fumée
Si la campagne a laissé cours aux discours homophobes, le PSD espère mobiliser la Roumanie rurale et conservatrice, le cœur de son électorat. Or le pays est traversé par une crise qui a provoqué de nombreuses manifestations dénonçant la corruption. « Dans une démocratie, les droits des minorités ne sont pas soumises au vote » s’est inquiétée l’ONG roumaine Centre de ressources juridiques (CRJ).
Bruxelles a dénoncé ce référendum qui rendrait plus difficile, voire impossible, tout changement futur de la loi en faveur des couples homosexuels. Bruxelles a rappelé à Bucarest ses engagements en matière de droits de l’homme. Mais les discours souverainistes et méfiants envers l’Europe gagnent du terrain en Roumanie.