Le gouvernement socialiste espagnol doit convaincre avec un objectif qui dépasse les demandes du Parlement européen, pour qui 32% d'énergies renouvelables doivent être assurées en 2030.
Alors que les Français se mobilisent parce qu’ils ne croient pas l’exécutif sincère dans sa politique de transition écologique, le gouvernement espagnol a présenté un brouillon de loi ambitieux qui vise à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le texte prévoit que 35%de l’énergie finale sera d’origine renouvelable d’ici 2030, ainsi que l’électricité (100% en 2050) et plus aucun véhicule émettant du dioxyde de carbone ne sera en circulation dans trente ans.
Ce plan passera par une refonte de la politique urbaine. Dès 2022, toutes les villes de plus de 100.000 habitants devront suivre un plan de protection du climat. Près de 100.000 logements par an devront être réhabilités pendant la décennie à venir.
La fin du diesel
Dès 2040, la vente et l’immatriculation des voitures diesel, essence, gaz ou hybrides sera interdite de manière à atteindre les objectifs de zéro émission de dioxyde de carbone, une mesure très polémique. La future loi rendra aussi impossible toute exploration pétrolière ou gazière sur le territoire national et dans les eaux espagnoles.
L’Etat s’engage à créer 3000 MW à partir du solaire et du vent chaque année pendant les dix années à venir et cette nouvelle énergie pourrait créer 130.000 emplois dans le secteur grâce aux 100 milliards s’euros d’investissement privés que vise le gouvernement.
Ce programme est un des plus novateurs en Europe, mais ne sera pas adopté facilement. Le gouvernement socialiste espagnol dépend de fragiles alliances parlementaires.