La classe moyenne souffre aussi d'une société de plus en plus hostile et moins généreuse parce que les racines communautaires disparaissent.
Le gouvernement britannique inflige une « grande misère » à une partie de sa population, selon Philip Alston, le rapporteur des Nations Unies sur la pauvreté extrême et les droits de l’homme. Après une mission de deux semaines dans les villes de Londres, Oxford, Cardiff, Newcastle, Glasgow et Belfast, le rapport souligne que les niveaux de pauvreté pour les enfants sont « non seulement une honte, mais une calamité sociale et un désastre économique ».
Le Royaume-Uni est pourtant la cinquième puissance économique mondiale, mais 14 millions de personnes, un cinquième de la population, vit dans la pauvreté et 1,5 million ne peut se permettre les produits de base. La détresse sociale des enfants pourrait augmenter de 7% entre 2015 et 2022, progressant à un taux de 40%.
Une économie florissante
Le gouvernement britannique s’est élevé contre ce rapport, rappelant que les revenus des ménages sont à leur plus haut niveau et que les inégalités sociales ont régressé malgré une décennie de politique d’austérité. Philip Aston insiste sur les conditions de vie des pauvres, des handicapés et des femmes et de l’essor inquiétant des banques alimentaires et de la longueur des queues à leur entrée.
Le nombre des sans abris a augmenté et les coupures dans les budgets des écoles, parfois de 50% dans certaines communes, détruisent la culture sociale anglaise et abime la cohésion de la société. Le nombre record de fermetures de bibliothèques, de centres et de parcs affecte la population dans son ensemble et contribue à une déconnection entre l’Etat et la population.