L'Unesco soutient depuis plus de quarante ans le combat des pays qui exigent la restitution de leurs biens culturels disparus pendant l'époque coloniale.
Le président Emmanuel Macron s’est engagé, en novembre 2017 à Ouagadougou, que, d’ici à cinq ans, les conditions soient réunies pour que des dizaines de milliers de biens culturels arrivés en France durant la période coloniale reviennent dans leur pays d’origine. Depuis des années déjà, des pays comme l’Egypte ou la Grèce exigent le retour d’antiquités, mais c’est avec l’Afrique que l’Europe se montre plus volontariste.
Du British Museum de Londres au musée Tervuren en Belgique, les collections européennes débordent d’objets d’arts dits « coloniaux ». Plus de 90% des pièces majeures d’Afrique subsaharienne se trouveraient hors du continent. Le British Museum, à lui seul, possède 200.000 objets africains. L’Allemagne s’est spécialisée dans l’art du Cameroun, du Togo et de Tanzanie. La Belgique a engrangé des milliers d’objets d’art ancien congolais, dont certains datent de plus de 6000 ans.
Un mouvement international
L’Union européenne (UE) a annoncé le 7 novembre dernier avoir pris des mesures pour lutter contre le trafic de biens culturels. L’exemple à suivre est celui des restitutions faites aux juifs spoliés pendant l’ère nazie. En France, le musée parisien du Quai-Branly est particulièrement concerné avec 6000 pièces originaires du Bénin. Ce pays estime que plus de 90% des objets patrimoniaux béninois se trouvent aujourd’hui en France.
La restitution sera longue et reste un enjeu qui symbolise un pillage culturel. Sur les 500.000 objets sortis du Congo-Kinshasa pendant la période coloniale, 120.000 appartiennent au musée royal de l’Afrique centrale belge. Le British Museum en rassemble 69.000, un chiffre comparable aux collections du Quai-Branly.