La France sortait à peine d'une procédure pour déficit excessif, la voilà à nouveau rappelée à l'ordre par la Commission européenne.
Face à la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a annoncé des mesures d’urgence qui entraîneront une sortie probable de la règle européenne des 3% de déficit. Ce mardi, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a chiffré à 10 milliards d’euros le coût de ces mesures tout en reconnaissant que le déficit budgétaire atteindrait 3,4% l’an prochain. La France frôlerait donc la limite de 3,5%, ce qui motivera la réouverture automatique d’une procédure.
Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a aussitôt rappelé que les règles du Pacte de stabilité européen autorisaient dans certains cas des dérapages budgétaires. Mais cette déviation doit être « temporaire, limitée et exceptionnelle », tant que le dépassement ne dure pas deux années consécutives ni n’excède 3,5% sur un an.
« Pas deux poids deux mesures »
La France ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur alors que l’Italie subit de fortes pressions à cause de son budget pour 2019, qui prévoit un déficit de 2,4%. Si la France n’a pas le même endettement que l’Italie (un peu moins de 100% contre plus de 130% respectivement), Pierre Moscovici a déclaré: « Il est hors de question d’avoir un traitement privilégié pour les uns et exagérément sévère pour les autres ».
De son côté, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a réagi ce jour même : « Je refuse d’imaginer qu’on fasse semblant de rien devant les demandes ‘milliardaires’ qui arrivent d’un Macron en difficulté évidente et qu’on s’en prenne aux poches des Italiens ».