L'objectif d'éradiquer la rougeole en 2020 sur le continent semble désormais impossible à atteindre, tant la désinformation contre la vaccination sur les réseaux sociaux populistes est forte.
60.000 cas de rougeole ont été diagnostiqués sur le continent cette année, deux fois plus que l’année précédente selon une analyse récente des données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est le chiffre le plus élevé du siècle et 72 personnes en sont mortes.
Poussée par le mouvement anti-vaccin, nourrie les réseaux sociaux et les populistes, cette épidémie profite d’une campagne de désinformation qui touche aussi la grippe, le vaccin contre le virus du Papillome Humain (HPV) qui provoque le cancer du col de l’utérus et d’autres maladies contagieuses. Une baisse significative des vaccinations en 2010 a provoqué une pointe de cas de rougeole en France l’année suivante. En Italie, le même phénomène s’est produit en 2014, avec pour conséquence plusieurs centaines de cas.
L’Europe de l’est très touchée
En 2017, la baisse des vaccinations en Roumanie a atteint 90%, ce qui a provoqué l’apparition de milliers des cas de rougeole. Comme en France où la méfiance des vaccins est alimentée par la mauvaise image de l’industrie pharmaceutique, les partis d’extrême droite soutiennent les parents qui refusent de vacciner leurs enfants. Les groupes religieux exercent aussi une influence néfaste pour la santé des familles.
Les « fake news » propagent l’idée selon laquelle les industriels de la santé disséminent les virus contagieux afin de booster leurs ventes de vaccins. Les idées sont notamment encouragées par le Mouvement italien 5 étoiles, le parti Kukiz’15 en Pologne et Marine Le Pen en France.