Malgré les sanctions américaines, l’Europe veut préserver son commerce avec l’Iran

Un nouveau système a été créé avec l'Iran, mais il ne suffira pas à restaurer le niveau des échanges avant la décision prise par Donald Trump.
Depuis que les Etats-Unis se sont retirés de l’accord sur le nucléaire iranien, en mai 2018, certains pays européens cherchaient à trouver un moyen de conserver leurs intérêts en Iran. C’est ce qui a été inauguré, le 31 janvier dernier, avec un mécanisme complexe, baptisé Instex (l’acronyme anglais pour « instrument de soutien aux échanges commerciaux »), une structure intergouvernementale soutenue par l’Union européenne (UE) et dirigée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Ce « véhicule spécial » ou « canal financier » sera complexe, et ne devrait néanmoins pas permettre à l’UE de reprendre ses importations de pétrole et de gaz iraniens. Le dispositif mis au point pourrait, en théorie, être ouvert à des pays tiers, comme l’Inde, la Chine ou la Russie. Mais il vise surtout, dans un premier temps, à être élargi à d’autres pays européens.
Une portée très limitée
Ce système ne pourra concerner que les entreprises européennes de taille réduite. En effet, les plus grandes sociétés se sont déjà retirées du marché iranien afin de préserver leur accès au marché américain. L’Europe n’achète pratiquement plus de pétrole à l’Iran, alors que cela représentait 90% des importations en provenance de ce pays avant 2017.
L’enjeu de ce nouveau mécanisme est surtout stratégique, l’Iran exigeant toujours que l’Europe respecte ses engagement malgré le blocus américain. Mais l’annonce d’Instex a été accueillie à Téhéran comme « une première étape attendue depuis longtemps » par le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.