A 42 ans, Biedron semble être le seul leader qui puisse faire sortir son pays de l'impasse qui polarise la vie politique depuis 2005.
Quelques semaines après l’assassinat de Pawel Adamowicz, le maire progressiste de Gdansk, qui a ému le pays et provoqué de grandes manifestations de soutien, un nouveau parti de gauche vient de naître dans une Pologne divisée depuis plus de dix ans entre les nationalistes – conservateurs du Parti Droit et justice (PiS) et les libéraux de la Plate-forme civique (PO).
Robert Biedron et son parti Wiosna (« printemps ») prône la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la libération de l’IVG, la reconnaissance du mariage gay et la taxation des quêtes dominicales. Ouvertement homosexuel, Biedron veut renouveler le paysage politique d’un pays où 87% de la population se revendique catholique. Il est aussi maire depuis 2014 de Slupsk, dans le nord du pays, où il s’est fait remarquer par une politique axée sur le développement durable.
Remotiver un électorat abstentionniste
Le programme de Wiosna se veut aussi résolument social et écologiste, en promettant de sortir du charbon dont le pays dépend pour près de 80% de sa production électrique d’ici 2035. Il souhaite augmenter le salaire minimum et garantir une retraite à tous. Un premier sondage crédite sa formation de 14% d’intentions de vote pour les élections législatives, ce qui en ferait la troisième force politique du pays.
Robert Biedron cherche aussi à ramener dans le jeu politique tous les Polonais qui ne votent plus. L’affrontement entre les deux formations politiques de droite décourage un électorat important, au vu des plus de 60% d’abstentions aux élections législatives de 2016.