L'administration américaine fait pression sur l'Europe pour faire barrage à Huawei, mais un retard de la 5G représenterait un désavantage structurel pour le continent.
Depuis que les Etats-Unis font campagne contre le géant Huawei par peur d’espionnage industriel, la Commission européenne prend très au sérieux les soupçons de vol de propriété, fraude et obstruction à la justice avant d’accorder le feu vert du continent pour le déploiement de la 5G. Quelques pays européens, dont l’Allemagne, ont exprimé leur inquiétude.
L’Union européenne a pourtant promis l’accès à la 5G dès 2020 et serait très dépendante de l’équipementier chinois pour y parvenir. Le 25 février, le directeur général de Vodafone, Nick Read, a défendu le dossier en déclarant qu’il n’était pas d’accord avec la ligne américaine, expliquant qu’interdire Huawei serait à la fois « coûteux » et « extrêmement perturbant », retardant l’arrivée de la 5G de « deux ans ».
« Un côté sombre »
Bien sûr, Vodafone et Huawei sont des partenaires commerciaux. La société britannique repose sur les équipements de la société chinoise pour son réseau. Vodafone Espagne a confirmé dimanche que Huawei jouerait un rôle majeur dans la construction de son réseau 5G dans le pays, au côté d’Ericsson.
Mais la puissance de Huawei a un côté sombre et l’industriel est accusé d’implanter une technologie faillible, ce qui laisserait une porte ouverte pour l’espionnage en faveur du gouvernement chinois.
En décembre dernier, le directeur du Centre pour la Cybersécurité de Belgique (CCP), Miguel de Bruycker, avait déclaré que plusieurs études avaient démontré « que l’utilisation de la technologie de Huawei comporte des risques ». En réponse, le président en exercice de Huawei, Guo Ping, s’est défendu : « Huawei n’a pas et n’implantera jamais de portes dérobées ».