La pollution atmosphérique s'avère deux fois plus meurtrière que ce que l'on pensait. Les pays riches sont les plus touchés, mais la pollution dans son ensemble provoque des épidémies dans les pays pauvres.
790.000 personnes décèdent en Europe chaque année à cause de la pollution de l’air, selon un rapport publié dans l’European Heart Journal, et le nombre de décès serait de 8,8 millions dans le monde, dont 6000 en France. Cette étude montre que cette pollution atmosphérique est plus létale que la consommation de tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le principal effet de cette pollution aggrave les maladies cardiovasculaires qui sont responsables des décès prématurés dans une proportion allant de 40 à 80%. Mais l’étude montre aussi que l’Europe est particulièrement touchée à cause de la densité de sa population et de la très mauvaise qualité de l’air. Et certains pays sont plus touchés que d’autres : en Allemagne, il y aurait 154 morts pour 100.000 habitants, avec une réduction de l’espérance de vie de 2,4 années. Au Royaume-Uni, ce sont 98 morts par 100.000 habitants et une réduction d’un an et demi de vie.
Un quart des morts prématurées
Un autre rapport, cette fois publié par l’ONU, atteste qu’en 2015, la pollution dans son ensemble est responsable d’un quart des morts prématurées (en France, une mort est considérée comme prématurée si elle survient avant 65 ans), ce qui représente 9 millions de morts.
Deux cent cinquante scientifiques de 70 pays ont travaillé sur ce rapport d’environnement mondial. Il souligne un fossé grandissant entre les pays et riches et pays pauvres. La surconsommation, la pollution et le gaspillage alimentaire au Nord précipitent la famine, la pauvreté et les maladies au sud. Cette épidémie mondiale entrave l’économie et faute d’accès à l’eau potable, ce sont 1,4 millions de personnes qui meurent chaque année de maladies évitables comme les diarrhées ou des parasites liés à des eaux usées.