Sans les "wistleblowers", il n'y aurait pas eu d'enquêtes internationales comme les "Panama Papers", "Paradise Papers" ou "LuxLeaks".
Le travail des lanceurs d’alerte (« Wistleblowers » en anglais) ont changé la donne politique depuis plusieurs années et représente un enjeu fondamental pour la liberté d’informer. Ce sont eux qui révèlent, au sein d’une entreprise ou d’une administration, des informations concernant des activités illicites comme la corruption ou les fraudes.
Or leur protection est inexistante et depuis plusieurs mois la Commission européenne travaille sur une directive qui pourrait les mettre à l’abri des représailles, des pressions ou de poursuites judiciaires. Cet accord provisoire a été trouvé en début de semaine et devrait garantir des « canaux sûrs » afin que des individus puissent signaler, en interne ou publiquement, des effractions.
La France traîne les pieds
La France, alliée à l’Autriche et le Hongrie, s’est pourtant employée à vider de sa substance ce texte, exigeant que la révélation d’informations se fasse d’abord en interne au sein de l’organisme en cause, puis, si nécessaire, publiquement. La Commission a décidé autrement et ils seront désormais préservés des procédures judiciaires, mais aussi des rétrogradations, intimidations ou suspensions de leur contrat de travail.
« Ces règles contribueront ainsi à la lutte contre la fraude, la corruption, l’évasion fiscale des entreprises et les atteintes à la santé publique et à l’environnement » a déclaré Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne.
Ces nouvelles règles concernent notamment la fraude fiscale, le blanchiment de capitaux, les marchés publics, la sécurité des produits et du transport, la protection environnementale, la protection des consommateurs, la protection des données à caractère personnel et la santé publique. En revanche, les domaines de la défense et la sécurité de l’Etat, ainsi que les informations classifiées sont exclues des possibilités de signalement.