Malgré les promesses des chefs d'Etat, aucun consensus n'a pu être dégagé sur le réchauffement climatique, à part un report de la discussion au prochain sommet.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles le jeudi 21 et vendredi 22 mars pour discuter du Brexit et des relations commerciales avec la Chine, mais la question climatique, pourtant à l’ordre du jour, a été seulement évoquée, faute d’accord. Alors que de nombreuses manifestations mondiales alertaient les dirigeants sur ce sujet, aucun terrain d’entente n’a été trouvé pour rehausser les objectifs du Continent sur le climat.
Depuis l’accord de Paris sur le climat, les mesures envisagées sont désormais jugées insuffisantes pour limiter la hausse des températures à 1,5°C et atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050. Neuf Etats membres (la France, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, les Pays-Bas, la Suède, la Slovénie, le Luxembourg et le Portugal) espéraient obtenir une mention claire de la date de 2050, mais d’autres s’y sont opposés (la République tchèque et la Pologne). L’Allemagne a fini par arbitrer en demandant le report de la discussion en juin.
« Le réveil n’est pas là »
Emmanuel Macron a jugé que les décisions sont « éminemment insuffisantes » et ne répondent pas à « l’impatience de la jeunesse ». « Il ne faut pas se mentir, le nécessaire réveil n’est pas là ». D’autant plus que Greenpeace insiste sur le fait que, pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, la décarbonisation complète de l’Europe doit être atteinte en 2040, et non dix ans plus tard.
C’est donc un mauvais signe, à quelques semaines des élections européennes. Car les prévisions de la COP21 s’avèrent déjà dépassées. Sauf sursaut mondial majeur, le seuil de +1,5°C sera franchi entre 2030 et 2052 et la surchauffe pourrait être de l’ordre de +5,5°C à la fin du siècle.
