L'UE donne six mois de plus au Royaume-Uni pour réussir sa sortie, mais la lassitude se prolonge à Bruxelles.
Les dirigeants européens et Theresa May ont trouvé un accord pour un report du Brexit pouvant aller jusqu’au 31 octobre. Le sommet tendu qui s’est tenu cette nuit intervient à la veille du 12 avril, la date butoir pour le retrait britannique validée au cours du précédent sommet.
La négociation a été ardue. Une majorité de 17 chefs d’Etat demandaient un délai long, de 9 mois ou un an, alors que cinq Etats, menés par la France, voulaient un délai court. La première ministre Theresa May obtient donc un sursis plus long qu’elle le souhaitait. « Cela offre six mois supplémentaires au Royaume-Uni pour trouver la meilleure solution possible » a déclaré le président du Conseil européen Donald Tusk.
« Halloween Brexit »
Le président Emmanuel Macron a maintenu une ligne dure en étant le seul chef d’Etat à s’opposer à ce report. Lors du dîner de travail à Bruxelles, il a tenu à s’exprimer en dernier, et sa position a irrité la délégation allemande. Il a déclaré « assumer » ce « rôle de clarté » et de « fermeté » en soulignant qu’il n’aurait pas « été logique » de « donner une extension longue » aux Britanniques ». Cette position a été soutenue par la Belgique, le Luxembourg, l’Espagne et Malte.
Selon Politico, les élus et les fonctionnaires de Bruxelles expriment désormais ouvertement leur lassitude. « Il y a un ras-le-bol absolu, de tout le monde, dans toutes les institutions européennes impliquées dans ce processus » déclare la reporter politique Maïa de la Baume. Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne, ne s’est pas empêché de soupirer : « Je souffre de quelque chose qui ressemble à la fatigue du Brexit… C’est un désastre ».