Après l'Iran, Donald Trump s'attaque aux entreprises étrangères à Cuba dans l'espoir d'affaiblir le régime qui reste un des rares alliés du Venezuela dans la région.
Washington n’en a pas fini avec Cuba et menace désormais, à partir du 2 mai, de poursuites judiciaires contre les sociétés étrangères présentes sur l’île. Les Etats-Unis pourraient remettre à jour le chapitre III de la loi Helms-Burton de 1996, une législation qui permet, théoriquement, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises ayant des liens avec des sociétés nationalisées après la révolution de 1959.
Cette décision rendue publique par le secrétaire d’Etat Mike Pompeo ouvrirait la voie à des milliers d’actions en justice contre les entreprises étrangères présentes à Cuba. Le but est d’isoler davantage Cuba qui, selon Pompeo, « a exporté son oppression au Venezuela ». « L’armée cubaine, ses renseignements et ses services de sécurité aident le leader Nicolas Maduro au pouvoir ».
Menaces réciproques
Les Vingt-Sept menacent en retour Washington de représailles en cas de sanctions contre les investissements européens à Cuba. « La décision des Etats-Unis aura un impact important sur les opérateurs économiques de l’UE à Cuba et ne peut que mener à une spirale inutile de poursuites judiciaires » a déclaré la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, et la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini.
« L’UE envisage de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec d’autres pays partenaires, car la législation américaine est contraire à la loi internationale » ont-elles annoncé. « Cela va créer encore plus de confusion pour les investissements étrangers, qui aident à la création d’emplois et la prospérité à Cuba » a déclaré l’ambassadeur européen à la Havane, Alberto Navarro. En France, Pernod-Ricard ou Bouygues sont concernés.