Le soleil, la qualité de la vie - et son faible coût - attirent de nombreux retraités qui participent au redressement de l'économie des pays du sud. Mais cela développe aussi un sentiment d'injustice et parfois de rejet.
En 2018, environ 10.000 retraités étrangers, dont un tiers de Français, ont bénéficié d’une exonération fiscale qui peut durer dix ans. Ce régime des « résidents non habituels » (RNH), institué en 2009, est réservé aux personnes qui s’y installent et qui n’ont pas été résidentes au cours des cinq années précédentes.
Initialement, ce régime était destiné pour attirer les actifs exerçant une activité « à forte valeurs ajoutée » : ingénieurs, médecins, architectes. en 2013, il a été étendu aux pensions de retraite, ce qui a motivé l’arrivée d’une nouvelle vague de retraités qui, souvent, s’installaient au Maroc.
Depuis le 1er janvier 2019, l’Italie souhaite attirer aussi les retraités européens en leur proposant une fiscalité réduite. La seule condition est de s’installer dans le sud du pays, dans la région de Naples, les Pouilles, la Sicile ou la Sardaigne, dans une ville de moins de 20.000 habitants.
Un régime contesté
Au Portugal, les exonérations fiscales sont de plus en plus contestées car les contribuables du pays trouvent cette mesure injuste. Les étrangers qui s’y installent ont un niveau de vie supérieur aux nationaux et l’arrivée massive de Français, à Lisbonne notamment, a augmenté le prix de l’immobilier.
Ces paradis fiscaux sont aussi remis en question par d’autres pays européens, notamment par l’administration française car le statut de résident non habituel crée une double exonération. Le manque à gagner fiscal est non négligeable. Pour le Portugal aussi, la perte de recettes est importante et le Parlement portugais envisage de remplacer l’exonération par une imposition minimum. Pour l’instant, cette décision a été repoussée.